Ecologique, sociale, solidaire et citoyenne. Ainsi doit être la capitale régionale, selon « Osons Poitiers », liste d’union d’Europe Ecologie-Les Verts, du Parti de Gauche, d’Ensemble et du NPA.
« Qu’importe si le maire sortant estime incarner la gauche à lui seul. Nous voulons proposer une alternative constructive. » Les déclarations, encore brûlantes, d’Alain Claeys, concernant son choix de ne pas faire d’alliance avec Christiane Fraysse au second tour des Municipales, n’émeuvent guère la tête de liste d’« Osons Poitiers ». L’inspectrice des finances publiques en a vu d’autres et n’a pas envie de se laisser intimider par les petites phrases des coulisses. «Je n’aime pas davantage critiquer à tout-va. Mon propos s’arrêtera donc là.»
La liste d’union que la conseillère municipale mène en vue des échéances des 23 et 30 mars a visiblement d’autres chats à fouetter que de verser dans la diatribe. « Ce dont ont besoin les Poitevins, assure-t-elle, c’est de proximité et de concertation. » A ses côtés, Jacques Arfeuillère, au nom du Parti de Gauche, Manon Labaye, pour le NPA et Pascal Canaud, derrière l’étendard d’Ensemble, parlent d’une même voix. « C’est là la richesse de notre engagement : que nos oeuvrions tous à faire de Poitiers une ville où il fasse bon vivre. »
Pas d’augmentation des impôts
Un programme en papier glacé, sentant encore l’imprimerie, s’étale sur les tables. Dès demain, il sera distribué, en boîte aux lettres, porte-à-porte ou sur les marchés, à 40 000 exemplaires. La campagne s’y déploie en quatre grands axes thématiques et des projets pour chaque quartier. « A ce titre, il nous importe que les conseils de quartier retrouvent leur totale indépendance », explique Jacques Arfeuillère.
Sa chef de file parle abondamment d’autonomie. L’alimentaire, l’énergétique, le droit au logement, la mobilité… « Tout, assure-t-elle, doit être fait pour préserver les ressources naturelles. On peut, par exemple, très bien favoriser les circuits courts, produire en local et contenir l’étalement urbain. On peut tout autant maintenir du pouvoir d’achat et créer de l’emploi, en encourageant le recours aux énergies renouvelables made in Vienne. On peut également lutter contre l’insalubrité, tout en encourageant l’accès à des logements décents pour l’ensemble de la population. » Le tout à budget constant, sans augmentation des taxes fiscales. « C’est là une promesse ancrée dans le marbre », assure le quatuor.
Référendum sur les transports
Dans les priorités d’« Osons Poitiers », s’ajoutent la nécessité d’instaurer « un vrai débat sur les transports, qui doit faire l’objet d’un référendum », la création de dispensaires de proximité, pour l’accès rapide aux soins du plus grand nombre, et de complexes multisports propices à la pratique de masse. « Pas de projets paillettes, rien que du concret!»
Plus que jamais, « Osons Poitiers » rêve d’un centre-ville revégétalisé, plus piétonnier encore, essaimant les services de proximité (Poste, bars, sites culturels…) et les commerces préférant l’exception au tape-à-l’œil.
« Contrairement à l’équipe en place, nous ne voyons pas d’un bon œil l’arrivée de la marque H&M au Printemps, assène Manon Labaye. Nous ne pouvons accueillir les bras ouvert une enseigne qui a délocalisé sa production de la Chine vers l’Ethiopie et exploite la misère humaine. »
Ecologique, sociale, solidaire et citoyenne… Ainsi doit être Poitiers. La liste d’union quadricéphale le martèle : c’est par l’implication des habitants eux-mêmes dans la vie de leur quartier et leur consultation pour les grands projets, en somme par le dialogue et l’échange, que se fera la capitale régionale de demain.