Le sang de la Vienne s'analyse à Poitiers

Vingt-quatre biologistes se sont associés dans la création de Bio 86, premier laboratoire multi-sites de biologie médicale de la Vienne. Installée sur la zone de Chaumont, derrière Auchan-Sud, la plateforme technique accueille, chaque jour, près de 1500 ordonnances d’analyses sanguines du département.

Il n’est pas encore passé sous les fourches caudines du tout-puissant Comité français d’accréditation. Mais tout a été fait pour que le dossier passe comme une lettre à la Poste. Depuis trois semaines, le plateau technique de Bio 86 goûte au privilège de l’émancipation. Un bond en avant qui a valeur de révolution, pour les vingt-quatre biologistes associés à cette formidable aventure humaine. Longtemps illusoire, la collaboration des laboratoires du département s’ancre
aujourd’hui dans la réalité d’un projet d’envergure, quasi unique dans l’Hexagone.
Preuve que la volonté collective peut triompher de tout -y compris des carcans de la « concurrence à tout crin »-, treize des quinze labos de la Vienne(*) ont accroché leur wagon au train de la mutualisation. « Et sur ces treize, seuls la Polyclinique, Loudun et Châtellerault ont conservé leur activité d’analyses biologiques. Les autres se sont transformés en centres de prélèvements exclusifs. »
L’homme qui s’exprime s’appelle Vincent Lhomme, médecin biologiste et président collégial de la nouvelle entité. Signe particulier : s’est lui-même résolu à fermer ses deux labos de la rue des Ecossais et de Bel-Air pour migrer définitivement vers la zone de Chaumont. Car c’est ici, à la périphérie de la capitale régionale, dans un local flambant neuf de 2200 m2, que Bio 86 a établi sa base opérationnelle.

La bactériologie en plus

Derrière la façade d’un accueil chaleureux et de boxes de prélèvements (sang, sperme, urine…) gais et colorés, s’active désormais une centaine de salariés, recrues ou transfuges volontaires des labos adhérents. Au fond d’interminables couloirs jalonnés de bureaux et vestiaires, se tapit le premier centre névralgique du dispositif : la RCP ou Réception centralisée des prélèvements. « C’est là, précise le Dr Lhomme, que sont triés, vérifiés et répertoriés tous les prélèvements adressés par les labos partenaires ou collectés par nos coursiers dans les cabinets d’infirmières. » L’activité de la RCP a beau être naissante, ce sont, en moyenne, 1300-1400 «boîtes» et ordonnances qui, chaque jour, transitent en son sein. « A terme, nous devrions atteindre les 3000 traitements en direct », prévient Vincent Lhomme.
Plus loin, l’autre sanctuaire du site : la salle technique. 450 m2 remplis d’automates aux propriétés distinctes. « Pour la seule partie analyse biologique (biochimie, immuno- enzymologie, allergologie, coagulation…), nous en avons déjà treize, pour un total de 6000 à 7000 tubes examinés quotidiennement, étaie le médecin. Il y a ensuite la chaîne hématologie, et là, ce sont encore 1600 tubes qui passent « à la loupe » de nos techniciens.
Pour l’instant, c’est un socle. D’ici quelques semaines, la cadence sera beaucoup plus soutenue. Notre activité deviendra alors sensiblement la même que celle du CHU et en sera complémentaire. » Hormonologie, sérologie, fertilité, immunologie, cancérologie, hématologie… Rien n’échappe à l’examen conjugué des machines et de l’oeil humain, encore moins à la validation des diagnostics par les biologistes. Début juillet, l’immense laboratoire accrochera même une dernière corde à l’arc de sa polyvalence, avec la mise en service d’une salle d’examens bactériologiques, mycologiques et parasitologiques. Le nec plus ultra d‘une réalisation hors-normes.

(*) Bio 86 Chaumont, Poitiers Jacques-Coeur, Poitiers Couronneries, Poitiers Marne, Polyclinique, Civray, Chauvigny, Mirebeau, Jaunay-Clan, Loudun, Châtellerault (2) et Le Blanc.

• Bio 86 Chaumont effectue des prélèvements sans rendez-vous, du lundi au vendredi de 7h30 à 18h30, le samedi de 7h30 à 12h30. Renseignements au 05 17 84 22 82.