Hier
Refoulé à deux reprises aux portes de la Fédérale 2, le Stade poitevin n’a cette fois-ci pas failli, triomphant sans frayeur de Courbevoie, ce dimanche à Rebeilleau.
Les yeux embués de Michel Laidet et Bruno Paquet témoignent de l’intensité de l’attente. Sûr que ce 12 mai 2013 restera longtemps gravé dans l’esprit des deux co-présidents du Stade. Et de tous les bénévoles qui, depuis trois ans, ont fait de la reconquête des coeurs le nerf de leur combat.
Pour un peu, le passé n’aurait plus de poids. Pour un peu, les turbulences sportivo-financières vécues par le club, en 2009 et 2010, ne seraient plus que de vagues souvenirs. « C’est un tel bonheur ! », soupirent d’une même voix les deux compères.
Oui, c’est un vrai bonheur que de voir ce Stade-là, rebâti à la sueur de la solidarité, renaître de ses cendres. « J’ai du mal à réaliser, lâche le deuxième ligne Simon Paquet, le fils de Bruno. Cela fait trois ans qu’on en chie toutes les semaines et tous les week-ends. A force d’être stoppés sur le dernier match, on aurait pu finir par douter. Mais ce groupe est extraordinaire, de cohésion et d’envie. »
Ce n’est pas son entraîneur en chef, José Barré, qui dira le contraire. Lui a tout connu du Stade poitevin. Une superbe carrière de joueur, la Fédérale 1 comme entraîneur, l’éclipse puis, de nouveau, la lumière. Emotion garantie. « Cette montée, les joueurs et l’ensemble du club le méritent, clame-t-il. On ne peut pas s’imaginer ce que les dirigeants ont enduré de sacrifices pour en arriver là. Voir mille personnes à Rebeilleau les applaudir, ça fait chaud au cœur. Pour nous aussi, la pression était énorme, car je pense qu’on aurait mal vécu un nouvel échec. Aujourd’hui, c’est une vraie libération. »
Et maintenant le titre…
A ses côtés, le « vieux » Antoine Praud, 30 ans, dont dix passés au Stade, est lucide. « Il y a trois ans, tout aurait pu partir en couille. Or personne n’a lâché. Malgré les déceptions de 2011 et 2012, on s’est remis au travail, avec un esprit de groupe et une volonté inébranlables. L’accession à la Fédérale 2 est un résultat logique, pour des joueurs qui ont fait l’effort de rester et d’autres, qui ont dû se convaincre qu’ils avaient le niveau. »
Oui, le travail a payé. Il devra désormais se concrétiser dans la durée. Les phases finales de Fédérale 3 ? « On va les jouer libérés, mais sans les galvauder, signe le capitaine, Eusèbe Bernus. Je suis certain qu’on peut aller jusqu’au titre. » Et après ? « Après, on aura besoin de quelques éléments forts à certains postes pour se maintenir, mais l’essentiel sera de garder l’esprit maison », conclut Barré.
L’esprit en question a fait pour beaucoup dans l’asservissement de la F3. Gageons qu’il saura encore guider le Stade vers d’autres sommets ensoleillés. Le 19 mai, Poitiers se déplacera à Domont, en région Centre, pour les huitièmes de finale du championnat de France de Fédérale 3.
Match aller : Courbevoie-Poitiers : 10-31.
Mi-temps : 13-0. Arbitrage de M. Delbreil. 900 spectateurs environ. Un essai de Q. Barré (38e), une transformation de Dumas, trois pénalités (9e, 23e, 66e) de Laidet pour Poitiers. Un essai de Gros-Desormaux (53e) et une transformation de Rousset pour Courbevoie.
Poitiers : Cesbron, F. Barré, A. Boutet – Bernus, S. Paquet – D. Boutet, Serret, Delause – Laidet – Dumas – Praud, Q. Barré, Marchais, Faucoeur – Pharamin (Daniaud, Mourru, Victoria, Perrinet, Siles, Nourry, Potevin)
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