Poitiers-Futuroscope peut-il décoller ?

La 9e édition du marathon Poitiers-Futuroscope aura lieu le dimanche 26 mai. Avec près de huit cents inscrits à ce jour, l’épreuve dépasse son record de 2012, mais est encore loin de figurer dans le Top 10 national, un temps espéré. Tour d’horizon des nouveautés 2013 et tentative d’explications…

Arnault Varanne

Le7.info

« On décolle… un peu. » En vieux routier de l’organisation de courses à pied, Jean-Paul Brandet ne se berce pas d’illusions au moment d’attaquer son premier marathon en solo. Le nouveau président de l’association du marathon Poitiers-Futuroscope, qui a succédé à Louis Caudron, confie qu’il perçoit un « léger mieux » par rapport au nombre de participants. « Au 3 mai, nous étions déjà à 775 inscrits, à seulement 750 la veille en 2012. J’espère que les semaines à venir vont nous permettre d’accueillir encore plus de coureurs. »

Il reste une quinzaine de jours avant que les forçats de la route ne prennent leurs quartiers printaniers au parc de Blossac, à Poitiers. Si seulement 36% des partants habitent la Vienne, ils sont en revanche une majorité à venir de plus loin que les départements limitrophes (55%). Et même de contrées très lointaines, avec neuf Espagnols, sept Belges, autant d’Hollandais, cinq Anglais, trois Portugais, quatre Marocains, quatre Camerounais, des représentants de Russie, d’Italie, de Chine, du Canada… N’en jetez plus, la coupe est pleine ! « Jamais nous n’avions accueilli autant d’étrangers », se félicite Jean-Paul Brandet. Bon point aussi du côté des femmes, qui devraient être plus nombreuses en 2013 (15% des effectifs contre 11% l’an dernier).

Des dotations pas suffisantes

Le hic, car il y a un hic, ce sont les têtes d’affiche attendues le 26 mai à Poitiers. Quelques contacts ont été noués avec des marathoniens en moins de 2h20 -le record de l’épreuve est à 2h21’19s-, mais aucune certitude qu’ils soient sur la ligne de départ. Comme ailleurs, le nerf de la guerre s’appelle l’argent. Dans ce registre, le marathon Poitiers-Futuroscope -18e français en termes de nombre d’arrivants- joue dans la cour des lilliputiens, avec moins de 200 000€ en caisse. « Les coureurs étrangers, on ne peut malheureusement leur payer que le trajet en France et l’hébergement sur place », regrette le président. Les primes, elles, plafonnent à 1 200€ pour les vainqueurs (homme, femme), quand La Rochelle offre… 9 000€.

Comment attirer des cadors de la discipline et, dans leur foulée, les masses populaires ? Une question d’autant plus cruciale que le marathon du Futuroscope avait pris un très mauvais départ en 2005, avec un parcours extrêmement relevé, dont les plus anciens se souviennent. « Certains coureurs nous appellent encore en pensant que le tracé n’a pas changé. On a du mal à décoller cette étiquette, alors que le circuit est très roulant maintenant. » S’il décolle juste « un peu » sur le marathon, « Poitiers-Futuroscope » a en revanche choisi de s’aligner sur la formule de ses concurrents. Exit donc les Foulées de Poitiers (18km), bienvenue au semi-marathon, une distance appréciée des routards. Et comme « Tout Poitiers court » (5 et 10km) et le marathon des collégiens demeurent, près de 4 000 coureurs devraient courir entre les 22 et 26 mai. Pour information, 2653 personnes (3250 inscrits) sont allées au bout de leur effort lors du 6e marathon de Toulouse. Comme quoi, la valeur n’attend pas le nombre des années.




 

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