
Aujourd'hui
Voyage, voyage...
Avec On ira, Enya Baroux signe un premier film sensible en forme de road movie familial. Ici l’apparente légèreté n’a d’égale que la gravité du propos : le suicide assisté.
Retour à la case départ. La famille Berteau est de nouveau confinée dans son camping-car garé près de la maison des parents de Leila, à Chasseneuil. En février, le couple et ses deux enfants (Basile et Billie) ont vendu leur résidence principale de Migné-Auxances pour tenter l’aventure en Amérique du nord. Leur rêve ? Partir pour un road-trip d’une année au moins entre les Etats-Unis et le Canada. Mais la Covid-19 a tout compliqué. Nous les avions rencontrés en juin. A cette époque, ils envisageaient un départ pour la rentrée. « Et puis en réfléchissant, on s’est dit qu’on allait laisser passer les élections américaines, histoire d’éviter de mauvaises surprises. » Leur stratégie était la suivante : partir quinze jours en République dominicaine en attendant que leur camping-car arrive sur un cargo, puis entrer aux Etats-Unis, ce qui est impossible en ce moment depuis un pays européen.
Ce deuxième confinement n’a pas encore brisé tous leurs espoirs, mais il n’arrange rien. Ils se retrouvent donc à nouveau serrés dans un espace de 15m2. « Nous vivons vraiment à l’intérieur, mes beaux-parents n’ont pas la place de nous accueillir à quatre et nous voulons éviter les contacts à cause du virus », précise Baptiste. La « Team Berteau » aurait-elle pu partir plus tôt ? Exit les regrets ! Cet été, toute la petite famille a effectué un tour de France. Direction le sud, la côte méditerranéenne jusqu’à Cannes, puis remontée vers le lac Léman et transversale vers Poitiers. « Notre plus grosse dépense, c’est le carburant. On n’a jamais payé pour dormir ! » Les enfants font l’école à la « maison » : « On se sert de ce qu’on voit pour aborder le programme scolaire. »
Baptiste a bien remarqué cet été l’engouement pour les camping-cars et autres fourgons aménagés. Autonome, c’est le type de véhicule idéal pour respecter les distances physiques ! « Le problème, c’est qu’il y a de moins en moins d’endroits où s’arrêter dans les communes. Ça risque de poser des problèmes. » Aujourd’hui, les Berteau espèrent reprendre la route rapidement, en décembre ou en janvier : « On ne peut pas abandonner. Si on reprend une vie normale maintenant, on ne repartira jamais. »
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