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Cancers : un candidat-médicament à l’essai
Catégories : Santé, Recherche Date : mardi 27 octobre 2020La molécule prometteuse mise à jour en 2017 par des chercheurs poitevins contre les cancers solides est désormais devenue un candidat-médicament. Porté par la société SeeKyo, il va désormais entrer dans la phase pré-clinique réglementaire.
Sky01 n’est pas arrivée jusque-là par hasard (Le 7 n°361). Avant de devenir un candidat-médicament prometteur contre les tumeurs solides, cancers du pancréas, du poumon, du sein triple négatif, du côlon, de la tête et du cou, la petite molécule anonyme a passé de nombreux tests.
Depuis plusieurs années déjà, une équipe pluridisciplinaire de chercheurs de l’université, du CNRS et du CHU de Poitiers se penche sur son avenir. Dans le laboratoire de l’Institut de chimie des milieux et des matériaux (IC2MP) dirigé par Sébastien Papot, on a minutieusement démontré son efficacité, on a étudié sa toxicologie, sa biodisponibilité, c’est-à-dire son temps de présence dans le corps… Sky01 a ainsi décroché son brevet et SeeKyo, une Société par actions simplifiées créée en juin 2018 par Sébastien Papot et Oury Chetboun, son président, accompagne son développement.
Une molécule sélective
Non seulement la mise au point d’un médicament est longue, mais elle est très coûteuse, impossible sans levées de fonds. La première s’élevait à 800 000€, la nouvelle, en cours, est de 3M€. Elle est nécessaire pour faire entrer le candidat-médicament dans la phase pré-clinique réglementaire et pouvoir espérer atteindre la phase clinique, celle des essais sur l’homme.
Plusieurs hôpitaux se sont déjà positionnés pour y participer. Mais « ce ne sera pas avant deux ou trois ans », prévient Oury Chetboun. Puis, à l’issue de l’expérimentation, il faudra envisager « un partenariat industriel pour les dernières étapes du développement et la mise sur le marché du médicament ». Du temps et de l’argent, toujours.
En attendant Sky01 doit encore faire ses preuves. La particularité de cette molécule est d’être sélective. « Aujourd’hui, une chimiothérapie standard détruit toutes les cellules prolifératives, elle ne fait pas de sélection. D’où des effets indésirables comme la perte de cheveux, les vomissements, la baisse des globules rouges et des globules blancs… » Les chercheurs poitevins ont donc imaginé « une stratégie thérapeutique différente, un système capable de cibler sélectivement les tumeurs solides, qui représentent 40% des cancers ». L’espoir est grand, à la mesure de la concurrence dans le domaine.
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