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Le jardinier et les cucurbitacées géantes
Catégories : Société, Côté passion Date : mardi 20 octobre 2020A Bignoux, Jean-Philippe Marand fait pousser de spectaculaires cucurbitacées. Loin d’être anecdotique, cette passion requiert patience, minutie, observation et... esprit de compétition.
A côté de la maison de Jean-Philippe Marand, à Bignoux, la terre est retournée. Seuls quelques plants de salade, livrés anonymement par un voisin, apportent de petites touches de vert. Des deux cucurbitacées géantes qui ont poussé là, il ne reste plus qu’un tas de compost au fond du jardin. La squash de 308kg (près de 1,50m de circonférence s’il vous plaît !), originaire de Nouvelle-Calédonie et reconnaissable à sa couleur verte, est partie faire la belle sur Paris, toute auréolée de son 1er prix au concours du Potager extraordinaire de La Roche-sur-Yon, début octobre. Quant au potiron de 419,5kg, arrivé 4e de sa catégorie, il sera sculpté jeudi et vendredi par le Meilleur ouvrier de France Frédéric Jaunault. Le champion de France et d’Europe de sculpture sur fruits et légumes sera à l’Intermarché de la Demi-Lune, à Poitiers. Jean-Philippe Marand y sera aussi, il accompagnera son « fruit » (on dit fruit et non légume, parole d’expert). « C’est une belle fin pour ce potiron », confie le jardinier, fier de sa progéniture. Inutile de préciser que jamais, au grand jamais il n’y planterait une dent. « C’est comme si vous les éleviez... Vous les regarder grandir, vous êtes aux petits soins... »
Rien au hasard
Curieux et passionné par nature, par la nature aussi, Jean-Philippe Marand s’est entiché des cucurbitacées géantes voilà trois ans. L’esprit de compétition a fait le reste, après une première participation à une fête de l’automne, à Adriers. Sa recette ? « Beaucoup d’amis pour partager la passion et parce que cela nécessite une grosse logistique ». On s’en doute, un panier ne suffit pas à transporter de telles « bêtes » de concours. Une tractopelle s’impose, un camion aussi.
De la graine au fruit géant, le processus est lent et minutieux. Il commence par... « 25 tonnes de terre de varenne, 13 de crottin de cheval pur, 8 de fumier de cheval décomposé... et bientôt 13 de compost de bois. » Jean-Philippe Marand ne laisse rien au hasard. Les graines arrivent directement du Canada, de chez Howard Dill Enterprise. « Parce qu’il y a une bonne traçabilité là-bas, explique le jardinier, exemple à l’appui. La mère de la squash faisait près de 550kg. »
Toutefois, la génétique ne fait pas tout. A partir d’avril, Jean-Philippe Marand place les précieuses graines en pouponnière (chauffée), sélectionne à chaque étape les plants, fleurs, fruits les plus vaillants. En bon jardinier, il plante « à la bonne lune » et passe chaque soir une heure et demie à tailler les lianes envahissantes de ses protégés, dopés aux purins d’ortie et de consoude et au fumier. Surtout, il observe. « En pleine saison, en juillet, les fruits peuvent prendre 20kg en une nuit ! » Jean-Philippe Marand ne perd jamais de vue son objectif. « Je pense avoir trouvé comment dépasser les 500kg ! », lance-t-il tout sourire. Dans un autre jardin, il cultive des légumes de taille plus raisonnable. Ceux-ci suscitent assurément moins de commentaires des promeneurs.
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