Benoît Delsuc : « Le commerce ? Un trimestre catastrophique »

L’assemblée générale de Poitiers le Centre, ce soir, à la Maison de l’architecture, promet quelques sérieuses mises au point. Pour le président Benoît Delsuc, « l’heure n’est plus aux effets de manche, mais à l’action ». Car depuis janvier, « la situation est catastrophique »…

Comment se présente l’assemblée générale de Poitiers le Centre ?
« Pour être honnête, je ne l’aborde pas dans les meilleures conditions. Les déclarations tout récemment faites dans la presse par l’adjointe au Commerce m’ont mis hors de moi. Comment peut-on colporter l’idée que les commerces s’en tirent à bon compte et que la vacance des magasins a été contenue ? C’est une manipulation des chiffres ou je ne m’y connais pas. Notre association a recensé cent vingt-quatre emplacements libres et je peux vous dire que si ça continue comme ça, il y en aura vite d’autres. »
 
La situation des commerces du centre-ville est-elle à ce point critique ?
« La plupart de mes confrères vous diront que novembre et, surtout, décembre, ont été de bons mois. Je suis enclin à penser que ce regain d’activité est dû, en grande partie, à la qualité des animations festives proposées en fin d’année. Mais depuis, il ne se faut pas se voiler la face, c’est catastrophique. »
 
On vous sent désabusé…
« « Ecœuré » serait un mot plus proche de la réalité. Je suis écœuré que depuis janvier, il n’y ait pas plus d’échanges entre la mairie et les commerçants. Quand j’envoie des SMS ou passe des coups de fil, on me répond à chaque instant : « Oui, on suit l’affaire ». Mais combien de temps va-t-on la suivre, l’affaire, et ne rien proposer de concret ? Je n’en peux plus et nombre de commerçants n’en peuvent plus. Moi, je ne fais pas de politique, je suis un pragmatique. Et ce pragmatisme-là me fait voir la réalité en face : le commerce meurt à petits feux. »
 
Qu’allez-vous donc proposer, ce soir, au maire ?
« Il est, selon moi, inconcevable qu’une cité aussi riche d’histoire ne puisse pas en tirer profit. Diane de Poitiers, Aliénor d'Aquitaine ou son fils, Richard Cœur de Lion, ça parle à tout le monde, ça ? A quand des animations, proposées tout au long de l’année, dans un maximum de rues, autour des grandes figures qui ont écrit l’histoire de cette ville ? Nous disposons aujourd’hui d’un bel écrin, mais dans lequel rien ne bouge. Rien du tout. Ce que je reproche à la municipalité, c’est qu’elle n’apporte rien de concret en réponse à nos attentes : ni dans la redynamisation du centre, ni dans la réouverture de certaines rues, qui aideraient certains, j’en suis plus que convaincu, à moins souffrir. Je le redirai ce soir, mais j’ai peur que ce soit là un vœu pieux. »