Hier
En moyenne, le Régiment d’Infanterie-Chars de Marine de Poitiers effectue trois à quatre incorporations par an. Killian Berger, 18 ans, Neuvillois de naissance, était de la dernière.
Le 14 décembre prochain, Killian Berger soufflera ses dix-neuf bougies. Loin des siens. Mais le cœur léger.
Cet anniversaire-là, il s’en souviendra comme du premier fêté sous le drapeau de l’Armée française. Dans le repaire des « bleus » en formation, à l’école de Coetquidan, le gamin de Neuville exauce un rêve de gosse. « J’ai voulu être militaire dès mon plus jeune âge. » Comme son oncle avant lui. Comme tant et tant de jeunes attirés par le mouvement et la discipline. « Le premier est une obsession, la deuxième ne me dérange pas. Alors… »
Alors il n’en fallait pas plus pour que le bougre franchisse le Rubicon. « Le déclic, je l’ai eu lors d’une semaine de découverte de l’école militaire de Saint-Maixent, rappelle Killian. Je devais être en 4e. » Depuis, il n’entrevoit demain que sous les couleurs du devoir et de l’engagement.
Quinze semaines de formation
Certes, l’enfant d’autrefois a depuis bien longtemps quitté la Vienne pou rejoindre la proche banlieue de Parthenay. Mais quand on est né à Neuville-de-Poitou, que ses parents sont « sortis de Vouillé et Ouzilly », et qu’on a soi-même été scolarisé, pendant près de deux ans, à l’AFT-IFTIM de Poitiers, on s’identifie avant tout au régiment du coin. En l’occurrence le RICM. « C’était mon premier choix, avec préférence pour les engins blindés. C’est ce que j’ai eu. C’est le début du bonheur. »
Le vrai se concrétisera en janvier. Au terme des quinze semaines que ses « classes » nécessitent. Après ? « Je démarrerai ma vie de militaire, bout Killian. Avec l’espoir de partir rapidement en opérations. Je me suis engagé pour ça. »
A son retour à Poitiers, au cœur de l’hiver, le gros des troupes du RICM sera absent. Sur le front du Tchad ou de l’Afghanistan. Qu’importe. Le soldat Killian sait que son tour viendra. Tôt ou tard.
À lire aussi ...