mardi 24 décembre
Christian Jouvin. Hier : sapeur-pompier pendant 35 ans. Grade : Lieutenantcolonel. Aujourd’hui : retraité.
Christian Jouvin a toujours baigné dans l’univers des sapeurs-pompiers. “Mon papa, agriculteur et pompier volontaire dans l’Indreet- Loire, mais aussi mes cousins, pompiers professionnels… Tout, dans mon enfance, m’a rapproché de cet univers.” Cependant, rien ne prédestinait l’ado des années 60 à épouser la carrière de sapeur-pompier professionnel. Visiblement, ce Parisien de naissance éprouvait une forme d’insouciance par rapport à son avenir proffesionnel. Il est vrai que la France de cette époque était docile pour les jeunes demandeurs d’emploi… “Ce n’est donc qu’après l’armée que je me suis dit : maintenant mon gars, il te faut trouver un boulot ! Voilà comment je suis devenu pompier après avoir bossé dans le privé pendant un an.”
Tête à concours
La voie de Christian Jouvin est tracée. Rien ne l’arrêtera. Reste cependant à réussir le concours, sa dictée, sa rédaction et ses épreuves sportives. Une formalité pour le bachelier de l’époque. Pour preuve, après quelques semaines de formation pratique et théorique, et une première affectation à Palaizeau en octobre 75, Christian Jouvin réussit brillamment le concours d’officier en avril 77. “J’éprouvais le plus d’appétit pour l’organisation opérationnelle des secours et les responsabilités.” Le sous-lieutenant est alors logiquement muté à l’Etat Major du Corps départemental de l’Essonne, à Evry, où il fait ses gammes d’officier. Rapidement, il devient capitaine et prend la direction de Poitiers où il atterrit le 1er mai 1982 en tant que chef de corps.
Son univers, ce sont alors les casernes de Pont-Achard et Saint-Eloi. Son patron se nomme Jacques Santrot, maire de Poitiers. Puis, après la mise en place de la départementalisation, son nouveau “boss” devient André Sénécheau, vice- président du Conseil général de la Vienne en charge de la sécurité civile. Les structures changent, le métier aussi, mais pas le bonhomme, modeste et discret, qui sera promu lieutenant- colonel à l’aube de l’an 2000.
Attentif à la sécurité de ses hommes
A Poitiers, Christian Jouvin ne tarde pas à plonger dans le grand bain. “Décembre 82 et avril 83, les Poitevins s’en souviennent encore, ce sont deux crues exceptionnelles du Clain et de la Boivre.” Et des hommes particulièrement exposés… “Au poste de responsabilité que j’occupais, le plus stressant, c’était la vie des hommes que j’étais amené à diriger. Dans ce domaine-là, on n’a pas le droit à l’erreur. D’où, d’ailleurs, ce souci permanent de la formation et de la prévention des risques, car un pompier n’est pas superman”, insiste-t-il, au soir d’une carrière achevée comme responsable du groupement opération, prévention et retour d’expérience.
“En trente-cinq ans de carrière, c’est dans le domaine de la formation des hommes que les changements ont été les plus radicaux. Un plus incontestable au niveau de la sécurité des troupes et de l’efficacité des secours.” Bien entendu, Christian Jouvin a assisté à la gestion informatisée de l’alerte au sein du Sdis de Chasseneuil. Mais ces évolutions ne lui font pas perdre de vue l’essentiel. “Sapeurpompier, c’est d’abord un métier collectif. Tout seul, il n’est rien. Les valeurs de solidarité et d’esprit d’équipe sont primordiales”, tempère celui qui s’estime avoir été relativement épargné par les coups durs. Après 35 ans de bons et loyaux services, le Lieutenant-Colonel Christian Jouvin quitte la caserne. Mais pas les hommes qui ont donné sens à sa vie. “Une fois par semaine, je retrouverai le noyau d’officiers au Creps pour faire du sport…” Promis !
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