Arnault Varanne

Le7.info

La Cour administrative d’appel de Bordeaux a rendu, cet après-midi, sa décision à la suite du recours déposé par un collectif d’associations environnementales, au motif que les enjeux de conservation de l’outarde canepetière, une espèce menacée, n’avaient pas été suffisamment pris en compte, la dérogation « espèces protégées » n’ayant pas été délivrée par l’Etat.  Lors de l’audience du 3 décembre dernier, le rapporteur public avait réclamé la suspension de quatre réserves de substitution, trois dans les Deux-Sèvres (Sainte-Soline, Messé et Mougon) et une dans la Vienne (Saint-Sauvant).  La Cour d’appel a suivi ces réquisitions et suspendu l’autorisation accordée pour ces quatre ouvrages jusqu’à la délivrance d’une éventuelle dérogation. Elle précise néanmoins que cette décision ne fait pas obstacle à l’utilisation de l’eau stockée dans la réserve de Sainte-Soline, la seule actuellement en fonctionnement. Pour Thierry Boudaud, président de la Coop de l’eau 79, qui porte le projet, cette décision est une bonne nouvelle. « Nous allons demander la dérogation manquante et nous mettre en conformité, ce qui devrait prendre environ un an. En attendant, ce qui est important, c’est que les agriculteurs des douze exploitations raccordées à la réserve de Sainte-Soline ne soient pas privés d’eau cet été. » De son côté, Bassines non merci 79 salue la décision judiciaire et va plus loin : « Cette décision doit signer la fin du projet des 16 bassines du Marais Poitevin. Alors que la Coop de l'Eau 79 connaît déjà une situation financière intenable et des conflits internes avec les irrigants qui refusent d'être noyés par le coût de ces projets pharaoniques. L'impossibilité d'exploiter ce cratère et la perspective d'une remise en état ne pourront aboutir qu'à la faillite et à l'arrêt de ce monstre administratif enfanté des connivences entre l'Etat et la FNSEA. »

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