Depuis février dernier, les locaux du Centre d'entreprises et d'innovation (CEI) de la Technopole du Futuroscope hébergent une nouvelle structure. Initiée par le chercheur Elie Morin, l’entreprise poitevine, judicieusement appelée PictaMap, a pour vocation de « mettre la cartographie au service des enjeux sociétaux ». Après un cursus en biologie et en écologie à l’université de Poitiers, l’écologue a souhaité développer les recherches effectuées lors de son doctorat. « La thèse a ses limites. Je voulais concrétiser les résultats obtenus avec la création de cette société », explique le chercheur. La thèse en question, soutenue en 2022, était destinée à utiliser la cartographie dans le but de modéliser les corridors écologiques de l’agglomération poitevine. Un travail remarqué par Grand Poitiers et la Région, devenus des soutiens financiers. Pour créer les cartographies, Elie Morin utilise des images aériennes de l’Institut national de l'information géographique et forestière (IGN), des photographies ou encore de l’intelligence artificielle.
Parmi les différents travaux effectués par PictaMap, l’élaboration d’une carte du réseau de chaleur urbain met en évidence le manque d’îlots de fraîcheur à l’échelle de Grand Poitiers. « Les parkings et routes bitumées gardent la chaleur. L’enjeu est d’identifier les zones où il faut planter des arbres par exemple. » Elie Morin et son directeur de thèse Nicolas Bech étudient également le déplacement des animaux.
« Les images aériennes nous permettent d’observer les habitudes des écureuils ou des hérissons par exemple. Le but étant de préserver la biodiversité d’aménagements à venir en indiquant leurs présences et habitudes aux collectivités et entreprises », précise le dirigeant. La cartographie permet aussi de suivre l’évolution des paysages urbains et ruraux à travers les époques. « Entre 1950, 1990 et 2020, nous pouvons remarquer que la zone urbaine de Grand Poitiers s’est agrandie. Les forêts, elles, se sont également densifiées. » Le travail effectué par PictaMap entre dans le cadre de la loi Zan (zéro artificialisation nette). « Il y a besoin d’outils et de mesures pour connaître les territoires. Les surfaces agricoles subissent beaucoup de pertes à cause de l’artificialisation. » Il ne reste plus qu’à PictaMap à se faire connaître pour répondre « aux besoins locaux et régionaux ». Elie Morin aimerait désormais développer des liens avec le laboratoire d'Ecologie et biologie des interactions (EBI), trouver des partenaires aux compétences complémentaires et, pourquoi pas, embaucher.
DR PictaMap
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