Le melon
 tient bon

Les producteurs de melons du Haut-Poitou lancent leur saison cette semaine, à Sèvres-Anxaumont. Malgré un retard de plantation lié à des conditions climatiques médiocres, la filière se porte bien sur le plan économique.

Charlotte Cresson

Le7.info

Le compte à rebours pour le lancement de la saison du melon du Haut-Poitou est lancé ! 
Quelque 12 000 tonnes, dont 3 000 labellisables et certifiées IGP, sont attendues cette année contre 15 000 l’an dernier. Dans la Vienne et les départements limitrophes, les producteurs ont subi les effets du printemps pluvieux. « Nous avons pris beaucoup de retard à cause de la météo. Cela varie entre quatre et onze jours sur certaines structures », déplore Camille Raimbault, responsable qualité pour le Syndicat des producteurs de melons du Haut-Poitou. Cultivé en pleine terre et 
« météo-dépendant », le melon profite en effet des qualités du sol si caractéristique de la région… mais aussi de ses défauts. 
« L’argile et la craie de tuffeau se sont gorgées d’eau. Pendant dix jours, l’accès à certaines parcelles était même impossible. » 
Les étapes de production du melon IGP sont minutieuses. « D’abord, les graines sont semées sous serre en mars-avril, puis les plants sont plantés en plein champ. Quatre-vingt-dix jours après, nous récoltons. » Mais cette organisation chronométrée est assez capricieuse. 
« Nous pouvons gérer quatre ou cinq jours de retard, au-delà c’est difficile. Cette année, nous avons dû donner un gros coup de collier. Les producteurs ont réussi à ralentir la progression des plants et grâce à cela, il n’y a pas eu de perte », se réjouit Camille Raimbault. 


Une filière 
qui se « porte bien »

Le melon du Haut-Poitou est produit sur 1 250 hectares par douze producteurs répartis entre le Maine-et-Loire, les Deux-Sèvres, l’Indre-et-Loire et la Vienne. 
« La filière se porte bien. Nous maintenons nos données depuis environ cinq ans et les surfaces sont efficaces. » Source de 
1 500 emplois directs, la récolte de melon n’échappe toutefois pas à la pénurie de saisonniers. « Il y a de moins en moins de volontaires sur la durée. Contrairement aux Français, qui préfèrent des contrats courts, les Polonais, Hongrois, Sénégalais, Ivoiriens ou Espagnols, veulent bien rester pendant toute la durée de la récolte. » 
Après ce « printemps pourri », les producteurs espèrent un été très chaud pour pouvoir récolter jusqu’en octobre. Dans la Vienne, le melon provient d’exploitations implantées à La Roche-Rigault, aux Trois-Moutiers, à Dercé, Ouzilly, Maulay, Sérigny et Mirebeau. L’attente ne devrait plus être très longue pour les amateurs qui pourront se régaler dès début juillet. Le lancement de la saison est prévu jeudi à Sèvres-Anxaumont.

DR Syndicat des Producteurs de melons du Haut Poitou

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