Le biogaz expliqué 
aux futurs agriculteurs

Depuis plusieurs années déjà, la méthanisation permet de produire une énergie renouvelable. Sensibles à la problématique du changement climatique, les futurs agriculteurs sont formés très tôt à ce processus.

Charlotte Cresson

Le7.info

Le changement climatique pousse de nombreux métiers à modifier leur façon de travailler. L’agriculture ne fait pas exception. Moins de pesticides, une gestion raisonnée de l’eau ou encore une attention au bien-être animal, les agriculteurs sont sollicités pour relever, eux aussi, le défi écologique. Et l’émergence de nouvelles unités de méthanisation (Migné-Auxances, Sanxay...) répond à cet impératif. 


Cette méthode consiste à transformer de la matière organique en énergie (biogaz) et fertilisant (digestat). « Pour l’instant, la méthanisation représente 7% du gaz consommé dans la Vienne. L’objectif est d’atteindre 14% d’ici deux ans », explique Stéphane Orain, responsable développement gaz vert pour GRDF. Concrètement, ce procédé consiste à introduire des matières organiques dans une cuve dépourvue d’oxygène, elles sont ensuite dégradées grâce à la présence de bactéries. Une fois ce processus effectué, le biogaz créé lors de cette réaction chimique est capté par des tuyaux et acheminé sur le réseau. Le digestat sert à l’épandage. En France, la méthode de méthanisation la plus courante est « la voie humide » 
(ou « liquide »). Les matières organiques utilisées ne possèdent que 20% de matière sèche. C’est le cas notamment du lisier. 


Sensibiliser 
dès la formation

Les bénéfices de la méthanisation sont nombreux. Les apprentis agriculteurs en apprennent ainsi les rouages au cours de leur formation. C’est notamment le cas au lycée agricole Xavier-Bernard-Venours, à Rouillé. La semaine dernière, les élèves de la classe de première conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA) ont participé à un concours organisé par GRDF. Objectif : proposer une solution pour faire découvrir la méthanisation aux agriculteurs et au grand public devant un jury. Créatifs, les lycéens ont exposé leurs idées. Un groupe a proposé d’utiliser le réseau social TikTok, un autre de créer une association. Les gagnants, eux, ont réfléchi à une application qui permettrait aux professionnels de faire des dons de déchets. A la fois ludique et instructif, ce concours a vocation à sensibiliser les agriculteurs de demain aux énergies renouvelables. Daniel Mery, ingénieur chargé du suivi des projets de méthanisation pour GRDF, espère renforcer la technique de la méthanisation. L’objectif national consiste à produire « 100% de gaz vert dans les réseaux français d’ici 2050 ». Pour l’heure, « cinq sites de la Vienne injectent du biométhane issu de la méthanisation et cinq autres sont en projet », poursuit Stéphane Orain.

À lire aussi ...