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Les artistes font des maths. Eh oui, vous ne rêvez pas ! Cette discipline que vous avez sans doute adorée ou détestée lors de votre scolarité fait partie intégrante de notre quotidien. « Les maths, on les rencontre partout. Et lorsque nous les comprenons, elles nous permettent d’assimiler beaucoup de choses », estime Dominique Gaud, professeur de mathématiques à la retraite et membre du comité scientifique de l’exposition Maths et images. Dès l’Antiquité, les Hommes ont utilisé le dessin dans l’architecture ou l’industrie. D’abord sans grande ressemblance avec la réalité, ces dessins ont évolué au fil des siècles pour devenir de plus en plus précis. La Renaissance a vu naître de nouvelles techniques comme celle de la perspective cavalière, codifiée au XVIe siècle par l’architecte français Jacques Ier Androuet du Cerceau. L’objectif : représenter un objet en trois dimensions. « La perspective cavalière est la projection d’un objet sur un plan, parallèlement à une droite non parallèle au plan. Elle adopte le mécanisme d’une ombre solaire. » Bémol ? Cette technique n’utilise pas de point de fuite. La taille des objets ne diminue donc pas lorsque notre œil s’éloigne. Cette méthode est encore utilisée dans les dessins techniques des ingénieurs et architectes. Les peintres de la Renaissance ont eux aussi souhaité améliorer leurs œuvres. Et là encore, les mathématiques ont été utiles. Les personnages religieux se sont éclipsés au profit des décors. Il a alors fallu travailler sur la profondeur grâce à la perspective aérienne. « Pour représenter l’éloignement des objets, le peintre diminue progressivement les contours et les couleurs des plus lointains. Et pour symboliser la variation de la taille des objets, les lignes perpendiculaires au plan du tableau sont représentées par des obliques. » Mais cette méthode manque de précision. L’Annonciation d’Ascoli par Crivelli, en revanche, est une prouesse artistique et géométrique. Grâce aux points de fuite minutieusement élaborés, l’œil bien positionné du spectateur profite des dimensions et profondeurs souhaitées par le peintre.
Aujourd’hui, les mathématiques impactent notre quotidien en toute discrétion. Ainsi, les trompe-l’œil, le street art, l’urbanisme et même le numérique obéissent à des règles de géométrie sans que nous le réalisions. L’exposition « Maths et images : question de point de vue », à l’Espace Mendès-France, à Poitiers, initie petits et grands aux notions de points de fuite, de points de distance ou encore d’anamorphoses grâce à des manipulations et mises en situation ludiques. Un excellent moyen de « faire voir les maths autrement et de les populariser ».
Exposition « Maths et images : question de point de vue » à l’Espace Mendès-France, à Poitiers. Jusqu’au 6 juillet. Durée 1h. Tarif : 4€. Plus de renseignements sur emf.fr.
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Nicolas Tié. 24 ans. Ex-gardien de but professionnel à Chelsea et au Vitória de Guimarães. A raccroché les crampons, « dégoûté » par certaines pratiques du milieu. S’engage aujourd’hui dans l’armée. Petit prodige devenu grand. Tatoué, sensible et déterminé.