Un nouveau réseau de chaleur 95% EnR

Après les Couronneries, les Montgorges, à Poitiers, s’apprêtent à accueillir l’épicentre d’un nouveau réseau de chaleur, une chaufferie biomasse destinée à l’alimentation d’environ 2 500 logements grâce à 95% d’énergies renouvelables (EnR).

Claire Brugier

Le7.info

Les travaux de la chaufferie des Montgorges, à Poitiers, ne débuteront qu’en octobre prochain mais le permis de construire est désormais déposé et la commercialisation en cours chez Dalkia. Une chaudière biomasse d’une capacité de production de 5,3MW, assortie d’une plus petite polycombustible (300kW), va pousser rue Léopold-Sédar-Senghor pour alimenter le futur réseau de chaleur de Poitiers-Biard (13,5km), soit environ 2 500 logements. Ce sera le plus important après celui de Poitiers-Saint-Benoît-Buxerolles, dit des Couronneries, auquel il sera raccordé depuis la porte de Paris afin d’utiliser au mieux le potentiel de chacun.

A l’échelle de la France, 
946 réseaux de chaleur ont déjà été aménagés, soit 
7 046km de réseau pour 
47 380 bâtiments raccordés. Ils fonctionnent en moyenne avec 66,5% d’énergies renouvelables, contre 70% pour celui des Couronneries et… 95% pour celui des Montgorges. Ce dernier sera en capacité de livrer 24GWh par an, à partir de la combustion de plaquettes de bois. Parallèlement, Dalkia avance le chiffre de « 5 500 tonnes évitées de CO2/an ». Comment limiter les particules fines ? Le système de filtration de la chaudière, conforme à la réglementation ICPE, sera doté d’un échangeur-laveur de fumées, une technologie avancée qui permet de les « laver » par brassage avec de l’eau.

« Véritable bouclier tarifaire »

Le volet environnemental du projet sera renforcé par la mise en place sur la chaudière de panneaux photovoltaïques destinés à l’autoconsommation mais aussi par l’installation d’un nichoir à rapaces sur sa cheminée, de cabanes à hérissons et par la surélévation des clôtures afin de laisser un passage aux petits mammifères. « C’est un projet qui fait écho aux ambitions de la Ville en matière de sobriété énergétique », souligne Ombelyne Dagicour, première adjointe à Poitiers. « C’est aussi le démonstrateur que la transition énergétique n’est pas qu’électrique et que travailler sur la chaleur renouvelable est aussi un levier », complète Aloïs Gaborit. Le conseiller municipal, vice-président à la Transition écologique et à l’Urbanisme de Grand Poitiers, insiste également sur « l’intérêt social » de ce projet, « véritable bouclier tarifaire » d’autant plus nécessaire sur un quartier comme Bel-Air comprenant de nombreux logements sociaux. « Et puis c’est aussi un support de formation et un pourvoyeur d’emplois non délocalisables. » Pas moins de 6 000 heures de travail en insertion sont prévues pendant la phase des travaux et 300 heures en phase d’exploitation, Dalkia misant par ailleurs sur le recrutement d’un alternant par an.


Le coût total du projet est estimé à 24M€, financés par l’Ademe et le Feder. Il vient s’ajouter aux différents chantiers menés sur le quartier. Le parc des Montgorges est attendu en juin et la nouvelle école de Montmidi fera sa première rentrée en septembre. Quant à la mise en service du nouveau réseau de chaleur urbain 95% EnR, elle est prévue en octobre 2025.

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