Eesi : le pari de la mixité

Les travaux de construction des nouveaux locaux de l’Ecole européenne supérieure de l’image (Eesi) ont démarré courant janvier. L’objectif ? Allier éducation et mixité pour la rentrée 2026.

Les différents partenaires du projet de déménagement de l’École européenne supérieure de l’image (Eesi) sont enthousiastes. Et pour cause ! Le changement s’annonce spectaculaire pour les étudiants de la prestigieuse école d’art mais aussi pour les habitants des Couronneries, à Poitiers. Actuellement située entre des locaux peu adaptés rue Jean-Alexandre, qu’elle partage avec les Beaux-arts, et des ateliers en location boulevard Chasseigne, l’Eesi va bientôt pouvoir profiter d’un bâtiment flambant neuf. 
Le budget ? 18,41M€ HT. Les financeurs ? L’État (3,3M€), la Région Nouvelle-Aquitaine (900 000€), la Ville de Poitiers (6,9M€) et Grand Poitiers (7,3M€). L’école d’art, fusionnée avec Angoulême, accueille actuellement 120 étudiants 
sur son campus de Poitiers et 140 sur son site charentais. 


Objectif mixité

Réalisée dans le cadre du projet de renouvellement urbain du quartier des Couronneries, l’implantation de l’Eesi ravit la maire de Poitiers, Léonore Moncond’huy. « Cette construction va venir renforcer l’empreinte culturelle que l’on souhaite donner aux Couronneries. C’est un projet pleinement cohérent qui cadre avec notre objectif de tourner le quartier vers l’avenir. » 
Longtemps victime d’une mauvaise image, le quartier prioritaire est aujourd’hui 
« doté de plusieurs bijoux culturels », selon Florence Jardin, présidente de Grand Poitiers. « Avec ce projet, nous repositionnons encore un peu plus les Couronneries dans le cœur de la ville. » En y implantant 
« l’école d’excellence », les partenaires espèrent accroître la mixité et démocratiser l’accès à la culture. Conçu par la société d’architecture Cosa, le bâtiment aura pour vocation de rassembler et de permettre que se côtoient étudiants, professeurs et habitants grâce à la création d’une agora. Ainsi, Benoît Tirant, conseiller régional, espère « relever un défi ». « Les chiffres sont catastrophiques pour les jeunes des quartiers prioritaires. Un jour, j’aimerais que des jeunes des Couronneries intègrent une école aussi prestigieuse que l’Eesi. » 


Favoriser la création

Pensé pour être adapté aux étudiants créatifs, le bâtiment, qui répond aux enjeux écologiques, est destiné à être polyvalent et exploité par les élèves. « J’étais étudiant en art il y a treize ans et j’aurais adoré une école comme celle-ci », s’émerveille Charles Reverchon-Billot, président de l’Eesi, adjoint aux Espaces publics, délégué aux Droits culturels. En effet, la salle d’exposition, l’amphithéâtre, le plateau de tournage ou encore les ateliers mais aussi les volumes généreux conçus pour favoriser la création vont 
« considérablement améliorer la qualité de vie des étudiants et du personnel ». L’emménagement dans les nouveaux locaux est prévu pour la rentrée 2026. Les habitants pourront assister à la pose symbolique de la première pierre le 
22 mars prochain.

Crédit photo : Cosa