La chasse aux étangs continue

La Vienne compte 
à ce jour quelque 
5 000 plans d’eau, dont beaucoup ne sont pas ou peu entretenus. Des étangs qui se révèlent préjudiciables pour les ressources en eau et les milieux aquatiques.

Arnault Varanne

Le7.info

Depuis février 2021, l’Etablissement public territorial du bassin (EPTB) de la Vienne offre une prime de 1 000 à 2 000€ aux propriétaires d’étangs qui acceptent de sacrifier leur pièce d’eau. Mais jusque-là, le succès est très mitigé avec seulement une vingtaine de bassins rebouchés. « C’est trop peu, clairement, convient Stéphane Loriot, il faut accélérer le mouvement. » 
Le département compterait quelque 5 000 bassins d’agrément publics et privés, dont on estime que 30% ont un usage avéré, et par ricochet sont entretenus régulièrement. Au cours des six dernières décennies, leur nombre (24 500 sur le bassin de la Vienne) a été multiplié par huit, c’est le double de la moyenne nationale ! Leur taille médiane s’élève à 
2 400m2.

+1C° = 7% d’évaporation supplémentaire

Or, peu de gens le savent, mais ces étangs ont un impact très important sur la ressource en eau, « même s’ils font partie du paysage et offrent un cadre agréable », reconnaît le directeur de l’EPTB. Seulement voilà, ils constituent des obstacles à la circulation des espèces et des sédiments, en plus d’être sources d’évaporation à une échelle quasi-industrielle. « Sur une saison estivale, entre mai et octobre, on estime qu’elle représente un demi-litre d’eau par seconde. La perte d’eau est supérieure à l’ensemble des autres usages de consommation, irrigation comprise. Un degré de plus correspond à 7% d’évaporation supplémentaire. Quand on sait qu’au mois d’octobre, on a été sur des normales de 4 à 
8 degrés supplémentaires, on voit vite le résultat. »


L’Etablissement public territorial de bassin a publié début décembre une vidéo pédagogique sur son site 
(eptb-vienne.fr) pour tenter de faire comprendre les enjeux au grand public. La question est d’autant plus sensible que les modélisations scientifiques indiquent des baisses de débit de l’ordre de 50% à l’horizon 2050. « Neuf des dix années les plus chaudes depuis 1900 sont postérieures à 2010, embraie Stéphane Loriot. Il y a urgence à agir ! »

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