Une partie du projet Aerotrans vient d’être adopté par la Région. Il s’agit, au total, d’une enveloppe de 6M€ dédiée à la recherche aéronautique à l’université de Poitiers. Elle sera notamment adressée au laboratoire Pprime, sur la Technopole du Futuroscope.
Trouver des fonds est une quête essentielle de la majorité des laboratoires de recherche appliquée. Et pour cause, il faut régulièrement entretenir et mettre à jour un matériel coûteux. Pour la période 2021-2027, l’université de Poitiers a vu trois de ses composantes être financées par un projet inscrit au Contrat de plan Etat-Région (CPER), dont Pprime via le projet Aerotrans, qui a pour but de financer de nouvelles installations de recherches.
Trouver des solutions
Fer de lance du laboratoire Pprime, créé en 2010, l’aéronautique est aujourd’hui au cœur d’enjeux environnementaux en matière de sobriété. Il doit aussi surpasser des obstacles techniques pour rendre le transport plus efficace. Des expérimentations onéreuses qui trouvent leurs fonds grâce au CPER, voté tous les sept ans. « Le budget annuel de Pprime, hors salaires, avoisine les 10M€, indique Karl Joulain, directeur du laboratoire. Il est difficile de dégager des sommes à plus de 100 000€ pour acheter des instruments. »
Du matériel capital pour développer plusieurs axes de recherche. « On travaille sur la résistance des matériaux pour les moteurs d’avion ou encore sur le transport d’hydrogène qui nécessite d’être stocké dans des cuves à 700 bars. Cette montée en pression est un problème, on ignore si on pourra un jour faire des voitures à hydrogène. Ce serait risqué. »
Rester à la page
La première tranche du CPER 2023 a été votée en septembre, l’université a donc pu faire ses premiers achats. « Cette fois, nous n’avons pas fait de gros investissements, mais nous avons acheté du « petit matériel », à plusieurs centaines de milliers d’euros tout de même, poursuit Karl Joulain. Nous avons besoin d’améliorer nos souffleries, d’acquérir des calculateurs de vitesse des fluides. »
Une mise à niveau technique pour rester compétitif. Pprime jouit depuis plusieurs années d’une expertise reconnue auprès de grands acteurs de l’aéronautique comme Safran, Airbus ou le Centre national d’études spatiales. « Le CPER, c’est un peu notre cure de jouvence. Nous n’avons pas d’autres occasions de financer de gros projets comme Prométée 2. »
Encore faut-il convaincre la Région de leur nécessité. « La recherche fondamentale est toujours incertaine quant à son utilité, mais il faut passer par là pour travailler sur des applications concrètes. »