Batteries : une stratégie à l’œuvre

Avec Saft, Easyli et Forsee Power, le département compte quelques-uns des fleurons de la filière batterie que la Région Nouvelle-Aquitaine veut renforcer. Les concurrents d’hier pourraient devenir les partenaires de demain.

Arnault Varanne

Le7.info

Le 21 février dernier, le président de Région Alain Rousset a réuni à Poitiers le ban et l’arrière-ban des acteurs de la filière batterie. Des matériaux aux composants, des cellules aux produits finis, en passant par le recyclage, le transfert de technologies et la sécurité, la Nouvelle-Aquitaine compte une cinquantaine d’acteurs et près de 3 000 salariés soit près d’un millier de plus qu’en 2017. « Unique en Europe », d’après la collectivité. « Ce qui nous motive à la Région, c’est de participer à la décarbonation de la société, reconnaît Guillaume Riou, vice-président chargé de la Transition énergétique. Les énergies fossiles totalisent encore 62% de nos consommations finales. »

Dans le maillage des compétences, la Vienne tire particulièrement son épingle du jeu avec trois entreprises de premier plan. Saft, Forsee Power et Easyli. Faut-il le rappeler, Saft -filiale de TotalEnergies- emploie 800 salariés sur son site de Poitiers. Près de 30 millions de batteries primaires et 400 000 rechargeables sortent chaque année de l’usine, pour le compte de clients dans la défense et l’espace.

La Vienne en référence

Spécialiste de l’électromobilité, le groupe Forsee Power a réalisé pour sa part une année 2022 exceptionnelle (111M€) et engrange les contrats pour son usine de Chasseneuil. Quant à easyLi son rachat récent par Manitou Group lui ouvre des perspectives réjouissantes. La PME chasseneuillaise de 25 salariés entend conforter son positionnement sur ses marchés historiques, la mobilité électrique urbaine, les systèmes d’énergie embarqués et l’habitat autonome en énergie. Il faut ajouter à ces trois incontournables le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis 86), qui s’est spécialisé dès 2005 dans l’intervention sur des véhicules électriques en lien avec les constructeurs. 


Des besoins 
en formation

Toutes ces compétences, et celles recensées en Charente, Gironde et ailleurs, conduisent aujourd’hui la Région à identifier quatre enjeux stratégiques pour un avenir qui s’inscrit sous le signe de la décarbonation : augmenter la chaîne de valeur, développer la formation, garantir l’accès aux matières premières, de l’approvisionnement au recyclage et, enfin, inciter l’Union européenne à intensifier son soutien à la recherche et l’innovation. Sur le volet formation, les industriels sont formels, il existe une pénurie de candidats de niveau bac à bac +3... et une concurrence sur des profils rares. D’où l’émergence du programme Battena, qui vise à initier plus de trente formations et à former 25 000 personnes entre 2023 et 2028. La fin de la production de véhicules thermiques à l’horizon 2035 couplée à l’objectif de neutralité carbone en 2050 font des batteries une filière d’avenir.

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