Entre la physique et la philo, le cœur de Martin Corbet penche plus naturellement vers la seconde. Mais le jeune Quincéen de 16 ans a depuis toujours une passion : l’ornithologie. Alors vendredi, avec un an d’avance sur ses camarades -presque deux puisqu’il est né un 21 décembre-, il fera sa rentrée au lycée Camille-Guérin à Poitiers… en prépa maths. « La prépa est généraliste, cela va me laisser le temps de réfléchir, explique-t-il, pragmatique. Il n’existe pas en France d’études spécifiques en ornithologie, et pas vraiment en zoologie. Il y a des masters en protection de la faune sauvage, en éthologie, le concours agro-véto, la formation d’ingénieur agronome… » Martin se laisse deux ans pour affiner son orientation. Prochain objectif : valider sa première année. Le précédent consistait à obtenir son bac scientifique (spécialités physique-chimie, maths et sciences et vie de la terre, avec option maths expertes) avec mention très bien. Note finale : 16,03. « Je l’ai eu de justesse, précise-t-il avec humilité. Je suis content de mon année même si j’aurais pu faire mieux. Mais j’ai un problème de motivation. » Heureusement compensé par de réelles facilités, décelées dès le CM1, ce qui a valu à l’écolier de passer directement en 6e.
« Le collège a été difficile au début. Au niveau scolaire, ça suivait mais j’ai dû retrouver des amis. » Puis « j’ai senti la marche à l’entrée au lycée. Avant je ne travaillais pas… », avoue le jeune bachelier, tiraillé entre ses nombreux centres d’intérêt, les oiseaux évidemment, mais aussi le dessin de bande dessinée -il a été plusieurs fois lauréat du concours scolaire du Festival de la BD d’Angoulême-, le saxophone -il jouait jusqu’à présent dans l’orchestre harmonique du conservatoire de Poitiers-, l’escalade… « Etre trop curieux m’a un peu gêné pour définir mes choix sur Parcoursup. J’ai songé à faire une école d’art ou encore de dessin d’animation. J’avais retenu des formations transversales, comme sciences et philosophie à la Sorbonne… » La réponse positive est venue de Camille-Guérin. Martin serait bien parti un peu plus loin « pour voir autre chose ». A défaut, il sera interne. Il ne s’éloignera donc pas vraiment des oiseaux hébergés dans le poulailler et la volière de la maison familiale. « Il existe une grande variété d’espèces, chacune avec des caractéristiques particulières. J’ai d’abord eu des pigeons paons, vers 8-9 ans. Depuis, il y a eu pas mal d’entrée et de sorties. J’ai aussi eu de petits perroquets, mais ils sont très bruyants. Actuellement, j’ai des perruches de Bourke et des perruches splendides. J’observe leurs comportements, les mutations génétiques liées à la reproduction… »
A quelques jours de la rentrée, « j’appréhende un peu, confie Martin. Comme j’ai laissé la spécialité physique en première, j’ai repris le programme de terminale avec un prof particulier pendant les vacances. Mais le fait d’avoir une année d’avance fait que j’ai moins peur de me tromper. »-
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