mardi 24 décembre
« Je t’aime parce que tu es mon enfant, mais que tu ne seras jamais à moi »(1)
Catégories : Société, Détente Date : mardi 08 février 2022L’équipe de l’association Les Pâtes au beurre 86 anime cette saison la chronique parentalité.
Dans la chronique précédente, nous avons vu que dès l’arrivée du bébé, les parents et lui cherchent à s’accorder. Grandir commence d’emblée, et pour cela, l’enfant a besoin de l’autre. Le bébé humain est dans un état de dépendance totale de son ou ses parents pour vivre. Pour l’enfant (0-3 ans), les soins nourriciers seuls ne suffisent pas. La nourriture relationnelle est indispensable à son entrée dans la communauté humaine. « Le bébé est une personne », disait Dolto, il fait preuve de nombreuses compétences dans la quête relationnelle. S’adresser à lui par le toucher, le regard, la parole fait qu’il détecte l’attention qu’on lui porte et perçoit l’intention et les émotions de l’autre, même s’il ne comprend pas le sens des mots.
La richesse de l’accordage parent-bébé par le regard, la voix et le corps constitue la base de sa sécurité psychique en construction. Cette fonction de portage physique et psychique est assurée par le père, la mère et tout l’entourage du bébé. Ce dialogue permet et oblige les parents à exercer l’art difficile du décodage des besoins et demandes du bébé au travers de ses cris, pleurs, mimiques, de son sommeil ou de l’agitation.
Selon le proverbe centrafricain, « il faut tout un village pour élever un enfant ». Les parents et l’entourage devront recueillir les éprouvés et ressentis du bébé pour les traduire et les transformer en attitudes et mots apaisants, en donnant du sens. C’est la fonction alpha décrite par Bion qui pose les bases de la sécurité du lien parent-enfant.
Une autre fonction parentale consiste à faire exister des écarts, du manque entre les appels du bébé et la présence d’un parent. Se retirer très progressivement, pour aider le bébé à sortir de sa dépendance absolue pour passer à la dépendance relative, lui permet de construire ses propres ressources et sa pensée. Cela passe par beaucoup de répétitions, les parents savent que leur enfant va leur demander souvent les mêmes jeux, les mêmes histoires, où il rejoue les situations pour vérifier la continuité du lien, la cohérence de la parole, la fiabilité de ses propres constructions internes. Ce travail de co-construction souvent fatiguant mais ô combien épanouissant peut être rendu difficile par des soucis de santé de l’enfant et/ou des parents. Nous aborderons prochainement les enjeux de la conflictualité et de l’opposition dans le développement de l’enfant.
(1)Album jeunesse Mon amour d’Astrid Desbordes et Pauline Martin.
Les Pâtes au beurre 86 - 4, rue des Ecoles - 86180 Buxerolles - Tél. 06 30 94 07 97 - Accueil les mardis de 13h30 à 15h30 et de 17h30 à 19h30.
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