Aujourd'hui
Après la mort d’un enfant des suites de la tuberculose, fin avril, à Smarves, les questions affleurent autour de cette maladie qu’on pensait éradiquée en France. Président de la Fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon apporte des éclairages.
Pourquoi décède-t-on encore aujourd’hui de la tuberculose en France ?
« Parce que la tuberculose est encore présente dans notre pays. Malgré le développe- ment de zones de précarité, la maladie continue à reculer mais elle ne disparaît pas. Il faut donc rester vigilant. La vaccination, qui est fortement recommandée, n’est pas aussi efficace que les autres, même si on peut noter que la Vienne ne fait pas partie des régions comme l’Ile-de-France, la Guyane ou Mayotte où la vac- cination est fortement conseil- lée. Reste que, même dans ces territoires, il est très difficile de se procurer les vaccins. L’Etat privilégie les centres de Protection maternelle infantile, car il faut pouvoir vacciner dix enfants en même temps pour ne pas gâcher de vaccin. »
L’obligation vaccinale est- elle opportune ? Quels sont les risques de la non-vaccination ?
« Le vaccin antituberculeux BCG n’est plus obligatoire en France depuis 2007. La ministre de la Santé a annoncé vouloir rendre obligatoires onze vaccins, mais le BCG n’en fait pas partie. Il reste cependant conseillé en France « aux enfants provenant ou ayant un parent provenant de pays où la tuberculose est fortement présente, ayant un antécédent familial de tuberculose ou vivant dans des conditions précaires ». La vaccination BCG ne protège pas nécessairement contre la tuberculose car elle n’est pas fiable à 100%. Elle est cependant obligatoire pour l’ensemble des professionnels de santé et les assistantes maternelles, mais curieusement pas pour les enseignants. A noter que le vaccin est en pénurie aujourd’hui dans plusieurs régions de France et que, même pour les parents qui souhaitent faire vacciner leur enfant, en trouver peut-être délicat. »
Comment repérer les symptômes de la maladie ?
« Il peut s’agir d’une toux persistante, d’une petite fièvre persistante, des essoufflements, d’une fatigue anormale, de transpiration nocturne... Le médecin n’y pense pas toujours immédiatement car cela reste une affection rare. »
Quels sont les premiers publics concernés ?
« Ce sont ceux qui témoignent d’un système immunitaire déficient (VIH, diabète...) ou qui vivent dans des conditions précaires ou insalubres. »
Comment traiter la tuberculose ?
« Il s’agit d’un traitement anti- biotique quotidien sur six mois minimum : isoniazide, rifampicine, pyrazinamide et éthambutol les deux premiers mois, puis isoniazide et rifampicine les quatre derniers mois. »
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