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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
Les cours de conduite ont repris dès 8 heures mercredi dernier chez Erca Tedde, aux Trois-Cités, à Poitiers. Au menu, masque pour tout le monde et gel hydroalcoolique à portée de main. Menace de Covid-19 oblige ! « Chaque élève nettoie le poste de conduite avec une lingette à la fin de la séance. On lui demande aussi d’apporter un stylo pour son carnet de route », explique Thierry Bourdin. Le gérant a racheté cette auto-école le 1er mars. Seize jours plus tard, tout s’est arrêté. « Le confinement m’a stoppé dans mon élan, mais l’entreprise n’est pas en péril, reprend ce moniteur qui revendique vingt ans d’expérience dans le secteur. Les salariés ont été placés en chômage partiel et les aides de l’Etat m’ont beaucoup soulagé. » Il a pu préparer le changement d’enseigne pour « Erca T. » ainsi que toutes les mesures de distance physique incontournables dans ses locaux de Poitiers et Neuville. Résultat, ses deux salles de cours ne peuvent plus accueillir que 13 élèves contre 36 auparavant. Un manque à gagner évident qu’il va chercher à compenser. « J’envisage d’accroître la fréquence des stages mais je sais que les moniteurs qui seront ici manqueront forcément dans les voitures. »
Les gérants d’auto-école doivent trouver un nouvel équilibre. D’autant qu’ils sont soumis eux aussi à une « ubérisation » croissante. Depuis une semaine, tous s’accordent à dire que le nettoyage imposé des véhicules, qui dure environ cinq minutes, ne réduit pas le nombre de cours de conduite quotidiens. Les mesures d’hygiène semblent d’ailleurs bien acceptées par les clients. De quoi limiter l’impact sur leur chiffre d’affaires.
Toutefois, le manque d’informations sur les conditions de la reprise a plongé une partie d’entre eux dans une grande incertitude. Les auto-écoles ont été « oubliées » dans le décret listant les secteurs autorisés à reprendre le 11 mai. Une erreur corrigée deux jours plus tard. Le protocole sanitaire précis a également mis du temps à sortir. Aujourd’hui, l’inquiétude demeure sur les délais de pas- sage du permis de conduire. Les examens doivent reprendre début juin. Mais évidemment, les trois mois d’arrêt complet vont avoir des conséquences. « Cette période est toujours très chargée car les jeunes veulent obtenir leur permis pour travailler pendant l’été », souligne Sandra Berton. Son auto-école, La Poitevine (11 moniteurs), présentait 45 candidats par mois au permis B. Il lui en faudrait donc près de 140 pour récupérer le temps perdu. Or, par mesure de sécurité, le nombre de candidats évalués chaque jour passera de 13 à 11. De quoi provoquer de sérieux embouteillages dans la Vienne, un département connu pour son déficit d’inspecteurs du code de la route (Le 7 n°474). Les candidats devront s’armer de patience.
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