Taron Egerton, un bel Elton

Après Freddie Mercury (Bohemian Rhapsody), c'est au tour d'Elton John de voir sa vie consacrée au cinéma. Plus fantaisiste mais tout aussi scolaire, le Rocketman de Dexter Fletcher vaut surtout pour la belle partition de son interprète principal, Taron Egerton.

Steve Henot

Le7.info

Alors, bio sans concession ou hagiographie sans recul ? Avec Elton John himself aux manettes de Rocketman -il en est le producteur- il y a avait de quoi douter de la sincérité de ce long-métrage dédié à la popstar. D'autant que cette sortie intervient en pleine tournée d'adieu de l'artiste. Pas de doute, la mécanique marketing est, elle, bien huilée. Reste que l'on juge un film sur ce qu'il offre à voir.

Comme souvent pour le genre, l'enjeu se trouve dans les fêlures du protagoniste principal. Ici, le réalisateur Dexter Fletcher (déjà à l’œuvre sur... Bohemian Rhapsody) se penche sur la quête d'amour longtemps contrariée d'Elton John, de son enfance sans affection jusqu'à sa descente aux enfers, dans l'alcool et la drogue, au début des années 1980. Il est surtout question de la solitude du Britannique, toutes ces années, plus que de sa carrière, étonnement secondaire dans le récit (très peu de scènes de concerts). Ses tubes sont tout de même là, très présents, et parfois l'occasion de scènes à mi-chemin entre le clip et la comédie musicale qui rappellent l'influence récente d'un certain La La Land. Avec un Taron Egerton, très bon au chant, plein d'entrain et de dérision à l'écran. Une très bonne surprise.

Ces moments de fantaisie donnent un peu d'âme, de poésie à ce « biopic » somme toute assez scolaire, voire même limité sur le plan thématique. Au-delà du manque affectif, on imagine qu'il y avait davantage à montrer sur la star, en deux heures de film. Elton John a au moins le mérite de l'humilité, en consacrant ici l'amitié de Bernie Taupin, son parolier de toujours et avec lequel il partage la plus belle scène, sur fond de Your Song. « It's a little bit funny... »

Biopic de Dexter Fletcher, avec Taron Egerton, Jamie Bell, Richard Madden (2h01)

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