Les drones en liberté surveillée

Au rayon des cadeaux, le drone reste une valeur sûre. Or, ce n’est pas un jouet comme les autres. D’ailleurs, est-ce vraiment un jouet ? Dans la Vienne, la gendarmerie en utilise un depuis 2016. 

Claire Brugier

Le7.info

Depuis plusieurs années déjà, le drone s’impose dans la grande distribution. Il occupe aussi souvent une place de choix au pied du sapin de Noël. « C’est un produit qui reste à la mode »,note Nicolas, vendeur chez King Jouet, à Poitiers. « Aujourd’hui, c’est devenu un produit de grande consommation, on en trouve partout,convient Sabine Jolly-Zimolong, gérante de JouéClub.

Certains constructeurs glissent dans l’emballage un règlement, d’autres non. « Ils auront dans quelques mois l’obligation d’intégrer une notice de sécurité avec les dix règles d’or, précise Nicolas Marcou, directeur de programme drones à la Direction pour la sécurité de l’aviation civile (DSAC). Pour piloter un drone de loisir, aucune autorisation n’est requise mais il y a des règles d’usage à respecter : voler à vue, à moins de 150m de hauteur et en dehors de zones de restriction définies. Celles-ci concernent l’espace aérien, le survol des parcs nationaux et réserves naturelles, et l’espace public en ville. Dans tous les cas, il est interdit de survoler des personnes. » Une carte, accessible sur geoportail.gouv.fr, synthétise ces restrictions. « Pour un drone de 800g et plus, le pilote doit s’enregistrer sur Alpha Tango et se soumettre à une formation en ligne. » La qualification est plus sélective pour les professionnels mais les restrictions restent sensiblement les mêmes, selon « quatre scénarios qui couvrent la majorité des situations de vol ». 

Le troisième oeil de la gendarmerie

Les demandes d’autorisation spécifiques auprès de la DGAC restent rares, « de l’ordre de quelques dizaines par an ». Pour le reste, le télépilote professionnel s’adresse directement au gestionnaire de zone (préfecture, navigation aérienne, armée...) « C’est au prestataire de faire les démarches », confirme Benjamin Malivert, de Drone Expérience, qui travaille « à la fois pour des entreprises et des collectivités ». Chaque mission est différente. « Avant chacune, j’étudie la zone. »

Il en est de même des quatre télépilotes volontaires de la gendarmerie de la Vienne, tous formés à Casaux, en Gironde. « Pour préparer la mission, nous consultons le temps, le vent, les autorisations... » En leur possession depuis deux ans, le Phantom 4 est considéré comme un « aéronef d’Etat ». Ce « drone standard, qui n’a subi aucune modification »,  affiche 290km au compteur et 35 heures de vol pour 200 sorties. « Il vole pour des affaires de police judiciaire, de secours aux personnes, de sécurité publique -par exemple lors de manifestations- ou en appui de l’unité d’information. Jamais en matière de police de la route, souligne l’un des télépilotes. Il sert de plus en plus lors de recherches à personnes. Il peut voler à 40km/h, voire 72km/h en course. Il est complémentaire de l’hélicoptère. Selon la DSAC, entre 7 000 et 18000 exploitants de drones sont déclarés en France et, constate Nicolas Marcou, « l’activité professionnelle double  pratiquement chaque année ».

Retrouvez  toute la réglementation sur ecologique-solidaire.gouv.fr

 

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