Conseil municipal : très longs débats autour du vote du budget

Le conseil municipal de Poitiers s’est tenu hier soir. Pendant près de cinq heures, les délibérations se sont succédé. Tour d’horizon des débats qui ont marqué l’assemblée.

Vote du budget

Pour la cinquième année consécutive, la Ville ne prévoit pas d’augmentation du taux de la fiscalité locale et maintient sa politique d’abattement sur la taxe d’habitation pour les ménages les plus modestes. Les recettes prévisionnelles sont en diminution de 0,8%, alors que les dépenses, elles, évoluent de 0,6%. L’épargne brute prévisionnelle de 8,5M€ permettra de soutenir 27M€ d’investissements.

Le cadre de vie et l’espace public (aménagements dans les quartiers, ouvrages d’art, espaces verts, jardins publics, voirie, places, parkings en surface...) représente la plus grosse part de l’investissement (5 009 000€). Viennent ensuite l’éducation (4 614 200€) et l’environnement de travail (3 361 975€). Pour Christiane Fraysse, certains de ces investissements sont « superflus ». « Il n’y a pas d’investissement superflu, il y a des investissements qui correspondent au programme de l’équipe municipale élue », a répondu le maire.  

Tout comme Jacqueline Daigre, Patrick Coronas regrette les baisses de dotation de l’Etat (moins 1,9%). « Bon, soyons honnêtes, le maire serait Mme Daigre, Mme Fraysse, M. Palisse, M.Verdin ou, encore plus fou, M. Coronas, les baisses de dotations qui nous contraignent seraient aujourd’hui les mêmes », admet l’élu communiste. Tous les élus de l’opposition ont voté contre le budget.                                                                                                 

Pacte culturel

Fleur Pellerin, ministre de la Culture, sera à Poitiers le 13 avril pour signer un « pacte culturel ». L’Etat et la Ville s’engagent à maintenir, à partir de 2015 et pendant trois ans, leurs financements respectifs en faveur de la culture et à poursuivre leur coopération en faveur de cette ambition partagée : 20M€ pour la Ville, 7M€ pour l’Etat.

Pour Jacqueline Daigre, la culture à Poitiers est « trop élitiste ». « Ce sont les habitants qui nous le disent. Nous devons y réfléchir et les écouter. » « La culture à Poitiers est populaire, puisqu’elle est accessible », a rétorqué Abderrazak Halloumi. Un argument qui ne suffit pas à convaincre l’élue de l’opposition. « Il est beaucoup question de démocratisation, d’accessibilité, c’est bien dit… Faut-il ensuite l’appliquer… »

Jean-Marie Comte, adjoint délégué au patrimoine historique et à l'archéologie, s’est emporté : « Comment pouvez-vous dire que la culture à Poitiers est élitiste quand les élèves de Charles-Perrault viennent participer à des ateliers au Conservatoire, quand ce sont des jeunes élèves d’Andersen qui donnent un concert aux vœux du maire ? »

Exercice de la démocratie

Railleries, sifflements, brouhaha, bavardages… Les sessions de conseil municipal sont parfois agitées. Christiane Fraysse a pointé le « manque de respect » de certains de ses collègues. Bien que le maire lui ait sèchement rappelé que ce n’était pas à elle de « juger le comportement des élus de l’assemblée », la chef de file d’Osons Poitiers a poursuivi son discours : « Il ne saurait être question que notre droit d’expression soit raillé par quelques-uns qui considèrent ce lieu comme une chambre d’enregistrement, devant expédier au plus vite l’ordre du jour. (…) Un débat digne d’une assemblée délibérante consisterait à un échange et non à des prises de parole successives, qui servent juste à montrer que l‘opposition a la parole. »

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