Gare aux chenilles processionnaires

Inoffensives en apparence, les chenilles processionnaires peuvent vite devenir un véritable cauchemar dans les jardins. La raison ? Leurs poils sont urticants pour l’homme et particulièrement dangereux pour les animaux.

Elles sont de retour. La hausse du mercure aidant, les chenilles processionnaires quittent enfin le nid. Mais gaffe à ne pas les toucher, sous peine d’une belle crise d’urticaire ! Une famille en a fait l’amère expérience, il y a quelques jours, au Center Parcs de la Vienne, après être entrée en contact avec ces insectes. Et cela, sans même s’en apercevoir. « Il arrive que le vent déporte les poils des chenilles aux propriétés urticantes. Notamment si l’arbre où elles nichent se trouve à proximité d’une habitation », explique Christophe Chaumeau, agent de traitement des nuisibles sur la Vienne.

Depuis une dizaine de jours, les lépidoptères descendent le long des pins et sapins, où elles ont niché tout l’hiver. « Aucun arbre résineux n’est à l’abri. En avoir un dans son jardin, c’est garder une épée de Damoclès au-dessus de la tête », juge l’expert. Une fois au sol, ces petites bêtes se déplacent en procession pour aller se mettre en terre. Elles représentent surtout un danger pour nos animaux de compagnie, en particulier chiens et chevaux. « Elles peuvent leur provoquer une nécrose de la langue ou de la truffe. Cela peut aller jusqu’à une amputation, voire la mort de l’animal si le problème n’est pas traité à temps. »

« Un vrai fléau »

Comment lutter alors, sans avoir à se débarrasser des arbres ? Plusieurs solutions existent. La plus simple consiste à couper les nids pendant l’hiver ou encore de poser un éco-piège autour du tronc, sous la dernière branche, au moment où les chenilles sortent de leur cocon. Ou, plus subtil, en isolant le papillon dans un bocal, à l’aide d’une phéromone, avant même qu’il ne ponde. « Sur deux à trois années, c’est une solution qui porte ses fruits », estime Christophe Chaumeau. En cas d’infestation importante, il est possible de recourir à une molécule, mortelle pour la chenille, qu’il est nécessaire de pulvériser sur les aiguilles de l’arbre. Mais cette technique est coûteuse et reste l’apanage des professionnels.

Comme les particuliers, les collectivités ne sont pas épargnées par cet envahisseur velu. A Jaunay-Marigny, on n’a pas attendu le printemps pour décrocher et brûler les nids. « C’est notre seul moyen de traitement, confie Jean-François Morillon, responsable du centre technique municipal. On est arrivé à maintenir la population de chenilles, mais c’est un problème récurrent, chaque année. » Le directeur envisage de faire appel à un prestataire spécialisé à partir de l’année prochaine. « C’est un vrai fléau et on a d’autres priorités… Pourquoi ne pas mutualiser nos efforts dans le Grand Poitiers, à l’avenir ? »