Un abri solidaire pour les migrants

Habitats libres en Poitou porte un projet original. L’association veut lancer un chantier participatif pour construire une petite maison afin d’héberger des réfugiés démunis.

Romain Mudrak

Le7.info

On parle beaucoup de « pouvoir d’agir » en ce moment. La mairie de Poitiers en a même fait un argument de communication. Habitats libres en Poitou a donc voulu marquer le coup et transformer le concept en réalité.  « On trouve insupportable que des hommes et des femmes qui ont fui des situations difficiles dans leurs pays dorment dans la rue. Des circuits institutionnels existent déjà, mais ils sont malheureusement bien souvent saturés. Alors, on a décidé de construire une maison », raconte Marine Bienvenu, bénévole et porte-parole. Son attachement à l’autre association poitevine Min’de Rien, qui œuvre dans l’accueil des mineurs non accompagnés, n’est sans doute pas étranger à l’émergence de cette idée. Toujours est-il que les membres d’Habitats libres en Poitou se sont tous entièrement lancés dans cette aventure, à commencer par son président, Guillaume De Salvert, connu pour avoir été à l’initiative, en 2007 de La Frênaie, une coopérative de Charente-Maritime spécialisée dans la fabrication de yourtes.

Financement participatif
Cette fois, c’est plutôt vers une « Tiny house » que se dirigent les protagonistes de ce projet. Une mini-maison en français, installée sur le terrain privé d’une adhérente poitevine qui souhaite confirmer son engagement dans l’accueil des migrants. Difficile pour le moment de dire à quoi ressemblera cet « abri solidaire ». Une chose est sûre, il devra être confortable, bien isolé et mesurer moins de 20m2 pour respecter la loi liée à l’urbanisme. Habitats libres en Poitou n’en est pas à sa première expérience. L’équipe actuelle a déjà réalisé trois « figues », ces maisonnettes arrondies parées d’écorces de peuplier. « Comme à chaque fois, nous lancerons un chantier participatif ouvert à tous, qui intégrera aussi des migrants », précise Marine Bienvenu. L’association a également mis en place un financement participatif sur la plateforme KissKiss BankBank  pour l’achat de matériaux de construction et d’un minimum de meubles. Environ 30% des 5 100Ä demandés ont été versés en une semaine. Et s’il reste de l’argent ? « On fera d’autres abris solidaires », conclut Marine. A suivre.

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