Hier
L’exploit était tout près
Le PB86 a échoué de peu à se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe de France face à la JB Bourg (89-94), à l’issue d’une fin de match débridée.
« Bienvenue aux étudiant.e.s. » Voilà ce qu’on pouvait lire sur les affiches de la dernière édition de Yolo, le mois d’accueil dédié aux néo-Poitevin.e.s. Un exemple typique du nouveau statut de l’écriture inclusive, promue par les mouvements féministes, portée par le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes et relayée par l’agence de conseil en communication Mots-clés. Celle-ci repose sur trois piliers. D’abord accorder les grades, fonctions et métiers aux genres. On écrira ainsi une « autrice », une « pompière », une « maire ». Ensuite, abolir le fait que le masculin l’emporte sur le féminin. D’où l’émergence du point milieu : citoyen.ne.s ou encore des étudiant.e.s. Enfin, éviter d’employer les mots « homme » et « femme » et préférer les termes plus universels comme « les droits humains ».
Jusque-là, le débat entre les « pros » et « anti » -souvent des experts- s’était résumé à quelques joutes verbales par médias interposés. Mais Hatier a enflammé les esprits en éditant un premier manuel scolaire « inclusif », suivi par de grandes villes françaises (Paris, Clermont-Ferrand), ainsi que des institutions, dont le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) et l’université de Poitiers. Sur BFM TV, le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a indiqué ne pas y être favorable, préférant « revenir aux fondamentaux sur la grammaire plutôt que d’ajouter une complexité pas nécessaire ».
« Dès qu’on touche à la langue… »
« Dès qu’on touche à la langue, il y a toujours des tensions, remarque Jean-Christophe Dourdet, maître de conférences en sociolinguistique et langues régionales à l’université. Regardez la manière dont la réforme orthographique a été accueillie. » Maintenant, une question se pose : la langue a-t-elle pour fonction de rétablir les inégalités femmes-hommes, qui sévissent par ailleurs ? « Ce que l’on remarque, c’est que la langue du Moyen Age avait certaines pratiques plus égalitaires, remarque le linguiste. Il y avait une systématisation des formes féminines plus poussées qu’au cours des siècles qui ont suivi. A titre d’exemple, on parlait de chanoinesse ou de moniale. Et pourtant, la société n’était pas égalitaire… »
Par la suite, certains métiers ont été spécifiquement identifiés aux hommes. Ainsi, la pharmacienne était forcément la femme « de ». Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, à en croire Le Larousse. En résumé, l’écriture inclusive s’imposera-t-elle par l’usage ou souffrira-t-elle d’une marginalisation permanente ? Vu le peu d’empressement des sages de l’Académie française à se saisir de la question, on peut s’interroger. Pour être tout à fait complet, ni la Ville de Poitiers ni les services de l’Etat n’ont choisi de s’en emparer.
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