Pour la deuxième saison consécutive, la rédaction du « 7 » consacre une série aux Poitevins expatriés, dont les parcours professionnels sortent du lot. Nous dédions ce premier épisode à Vincent Radureau. Ce journaliste sportif, installé à Paris, a fait toute sa carrière chez Canal +.
Né à Poitiers... ou ailleurs ?
« Je suis né à Civray, dans le sud du département. »
Racontez-nous votre enfance...
« J’ai vécu dans la campagne poitevine, entre Bignoux et Montamisé. J’ai été scolarisé au collège Jules-Verne de Buxerolles, puis au lycée Aliénor-d’Aquitaine de Poitiers. »
Petit, vous rêviez de...
« Devenir clown, puis ébéniste, cinéaste, acteur et enfin journaliste. »
Quelles études avez-vous faites ? Quels souvenirs en gardez-vous ?
« J’ai d’abord passé un an à l’Institut d’études politiques de Bordeaux, avant de suivre une licence d’histoire contemporaine à l’Hôtel-Fumé. J’ai enchaîné avec une maîtrise à la Sorbonne, spécialité histoire américaine. J’hésitais encore entre ma passion pour le cinéma et celle pour le journalisme. J’ai donc tenté le concours de la Femis et celui du Centre de formation des journalistes. Ma réussite au CFJ a décidé de mon avenir. De mes études à Poitiers, je garde un souvenir très chaleureux et amical. À Paris, j’ai découvert l’envie de marcher dans les pas des géants. »
Votre carrière en quelques mots...
« Tout est parti du CFJ. Pendant ma dernière année, Charles Biétry, alors patron des sports de Canal+, cherchait deux journalistes stagiaires pour « tenir la maison » pendant que les journalistes titulaires partaient aux JO de Barcelone. Il a choisi deux gamins, Grégoire Margotton et moi-même. En septembre 92, l’émission Jour de Foot a été créée et nous avons été gardés dans les rangs. J’ai fait toute ma carrière chez Canal. Aujourd’hui, je suis rattaché à la branche internationale du groupe. Je présente les émissions de sport pour le continent africain. »
Un tournant dans cette carrière ?
« En 1996, au sortir des Jeux d’Atlanta, j’ai créé l’émission Le Journal du Foot, que je présentais à la mi-temps des matchs avec Grégoire Margotton. Certains s’en souviennent encore. Après la Coupe du monde 98, je suis passé sur les émissions en clair de Canal +, avec Philippe Gildas le midi et dans Nulle Part Ailleurs le soir. Cela a façonné ma manière de présenter. »
Poitiers vous a marqué pour...
« Le fait que ce soit la première « grosse » ville que j’ai connue. Elle me marque toujours parce que j’y reviens avec plaisir. Je connais par cœur le centre-ville, j’aime la beauté architecturale et le côté chaleureux de Poitiers. »
Quel regard portez-vous sur la ville ?
« Poitiers a changé. J’étais très dubitatif après les travaux de réhabilitation du centre-ville, je trouvais que la ville se désertifiait. Au final, je me suis trompé, puisqu’aujourd’hui Poitiers est devenue très belle, il y fait bon vivre. »
Quelle est, selon vous, la personnalité qui symbolise le plus la Vienne ?
« Dans le domaine du sport, je dirais Mahyar Monshipour et Brian Joubert. »
Et maintenant, quels sont vos projets pour l’avenir ?
« Je me suis découvert une vraie passion pour le continent africain. Cette saison, je vais présenter des émissions sur site, au Sénégal, au Burkina Faso, au Cameroun... Sur le long terme, il est difficile de se prononcer. En télé, les choses peuvent changer très vite. Je me vois bien aller vers le management. Je me destine aussi à l’écriture de romans. J’y travaille actuellement, c’est une option. »
Pourquoi lui ?
Poitevin d’origine, Parisien d’adoption, Vincent Radureau a gravi un à un les échelons de la hiérarchie du groupe Canal + et occupe aujourd’hui un poste de rédacteur en chef adjoint.
Votre âge ? « J’ai 49 ans. »
Côté famille ? « Une famille recomposée. »
Un défaut ? « Un trop-plein d’exigence peut-être. »
Une qualité ? « L’exigence peut-être (rires). »
Votre livre de chevet ? « « Quand on sort de l’écluse », le dernier roman de Fred Vargas. »
Une devise ? « Il faut toujours viser la Lune, car même en cas d’échec on atterrit dans les étoiles. » (Oscar Wilde)
Votre plus beau voyage ? « En Nouvelle-Calédonie, notamment l’île des Pins, un véritable paradis sur terre. »
Un mentor ? « Philippe Gildas. »
Un péché mignon ? « Le farci poitevin. »