DMLA : une semaine pour en parler

Les Journées nationales de la Macula se dérou- leront du 26 au 30 juin, partout en France. Au CHU de Poitiers, le Pr Leveziel porte un projet de recherche susceptible de percer le mystère de cette pathologie rétinienne invalidante.

Arnault Varanne

Le7.info

Première cause de baisse d’acuité visuelle chez les seniors, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) touche environ 10% des plus de 60 ans et 25% des plus de 75 ans. La DMLA démarre sou- vent par une simple tache noire dans la macula -une zone de la rétine- et empêche celles et ceux qui en souffrent de lire, conduire, reconnaître des visages... Les formes les plus sévères peuvent même aller jusqu’à une perte complète de la vision.

Pour la deuxième année consécutive, les ophtalmos de la France entière ont choisi d’ouvrir leur cabinet pour proposer un dépistage gratuit. A Poitiers, le service d’ophtalmologie du CHU recevra le vendredi 30, de 9h à 12h(*). Un examen du fond de l’œil permet de détecter d’éventuelles atteintes de la macula. « Le problème, développe le Pr Leveziel, chef du service ophtalmologie du CHU, c’est qu’on ne connaît pas précisément la cause de cette maladie. » Et sans connaissances affinées, difficile d’apporter des réponses adaptées. D’autant que « l’anastomose chorioétinienne, forme la plus sévère de la DMLA exsudative (ou humide), se caractérise par une fréquence élevée de bilatéralisation, c’est-à-dire l’atteinte de l’autre œil dans les trois ans ».

Une double collaboration

Aussi, le Pr Leveziel, avec l’aval de l’Agence de biomédecine, mène un ambitieux programme de recherche, soutenu par le Fonds de dotation Aliénor. Le Futuroscope et AG2R ont déjà abondé son projet, dont le montant s’élève à 140 000€. « Le développement d’un modèle cellulaire humain, dérivé de patients souffrant de cette forme particulière, pourrait conduire à une meilleure compréhension de la physiopathologie de la maladie », précise le praticien. Son équipe travaille donc en partenariat avec l’Institut des cellules souches pour le traitement de l’étude des maladies monogéniques (I-Stem), de manière à « dupliquer des résultats intéressants ».

En parallèle, elle constitue des collections d’échantillons biologiques, pour « développer des modèles cellulaires de la DMLA au sein de l’unité Inserm dirigée par le Pr Mohamed Jaber ». A terme, son objectif consiste à « mieux comprendre la maladie » et à « pouvoir évaluer de nouvelles molécules ». Histoire de bien mesurer l’ampleur de la tâche, il faut comprendre que sept mois de manipulation sont nécessaires pour passer d’une cellule san- guine à une cellule souche -dite « pluripotente induite »- puis à une cellule de la rétine. Ces travaux seront sans aucun doute au menu des discussions de France Retina, qui organise son assemblée générale le 24 juin... à Poitiers.

(*) Liste complète des praticiens à retrouver sur le site journees-macula.fr

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