De plus en plus d’établissements scolaires créent des jardins pédagogiques. Ces espaces propices aux cours de sciences et vie de la Terre permettent une ouverture à d’autres disciplines.
Les architectes du collège Rabelais ont bien fait les choses... Reconstruit entièrement début 2016, l’établissement poitevin bénéficie non seulement de bâtiments flambant neufs, mais aussi d’un théâtre de verdure pour accueillir des spectacles et d’un... jardin pédagogique. Marianne Lefort y va régulièrement avec ses élèves de 6e. L’occasion pour la professeure de sciences et vie de la Terre d’aborder des thématiques au programme, comme la biodiversité, la croissance des plantes ou le cycle de la vie. Avant les vacances de printemps, l’enseignante leur a demandé de planter de drôles de choses dans les bacs : « L’idée consistait à étudier la transformation de la matière, alors ils ont enterré du carton, du plastique, des peaux de banane et plein d’autres objets. » Dans quelques semaines, les jeunes explorateurs déterreront leur trésor en décomposition. De quoi mettre en lumière la capacité de nuisance de certains déchets.
80% des établissements de l’académie de Poitiers possèdent ce genre de coins nature. On y découvre des jardins pédagogiques, mares, hôtels à insectes... Quand les enseignants s’en emparent pleinement, ces lieux sont propices à des croisements avec d’autres thé- matiques : le gaspillage alimentaire, la nutrition, les saisons... En maternelle, ils permettent la découverte des sens.
Coins interdisciplinaires
Au collège Joliot-Curie de Vivonne, une initiative semblable a été imaginée, cette fois « pour donner le goût des sciences aux élèves », selon le principal Olivier Zanin. Et pourquoi pas susciter des vocations. Dans une vidéo publiée en 2015 par le rectorat (voir ci-dessous), un professeur de technologie du collège Louise-Michel de Lussac-les-Châteaux évoque le travail des élèves qui ont défriché un immense bosquet au fond de la cour. Ils y ont aménagé un ruisseau, un cheminement végétal et une agora, où un professeur d’anglais donne des cours, s’inspirant de la nature dès les premiers beaux jours. Ici, les élèves doivent program- mer chaque année la pompe du ruisseau pour que l’eau coule uniquement pendant les pauses. Une manière concrète de faire de la technologie.
Ces coins nature sont également prétextes à des rencontres. L’année dernière, les CM2 de Jean-Mermoz ont passé une journée au collège Rabelais. Avec leurs aînés de 6e, ils ont crapahuté dans le bassin d’orage (à sec) pour inventorier toutes les « bébètes » qui s’y trouvent. Et par la même occasion se pro- jeter dans leur futur bahut.
Le rectorat de Poitiers a recensé plusieurs exemples de jardins pédagogiques utilisés au sein des établissements scolaires de l'académie :