La course aux parrainages pour la Présidentielle s’achève le 17 mars. Transparence des signatures oblige, les « petits » candidats peinent à rassembler les cinq cents soutiens nécessaires à une candidature à la magistrature suprême.
Ils ne lâchent rien. Les militants du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ont encore quelques jours pour décrocher les cinq cents parrainages d’élus qui permettront à Philippe Poutou de se positionner sur la ligne de départ du premier tour de la Présidentielle, le 23 avril. Pour le moment, le candidat dispose de cent quatre-vingt-dix-sept signatures (1). Il sera à Poitiers, ce vendredi, pour défendre son programme et appeler les élus de la Vienne à réaliser « un geste démocratique ».
La tâche s’annonce immense car les règles du jeu ont changé(2). Désormais, le Conseil constitutionnel publie les noms des « soutiens » deux fois par semaine, sur son site Internet. Résultat, certains maires -notamment les sans étiquette- ne veulent plus se mouiller. « Beaucoup ont peur d'apparaitre comme encartés au NPA s'ils signent pour Poutou et préfèrent donc ne parrainer personne », explique Manon Labaye, militante à Poitiers. De fait, cette frilosité risque de barrer la route des Présidentielles à de nombreux « petits » candidats (trente se sont déclarés). Sans oublier les « comptes » qu’un maire devra rendre aux membres de son exécutif et aux habitants de sa commune.
La crainte des représailles
Plus pernicieuse, la crainte de représailles se fait également sentir. « Si les maires sont prudents, c’est aussi parce qu’ils craignent de perdre des subventions. Imaginez que le Département décide de couper le robinet parce qu’un petit maire parraine un candidat de gauche… », souffle Denis, membre de RLM 86, un mouvement créé par le comité « Nouvelle Donne » de Poitiers et qui soutient Pierre Larrouturou. Dans les états-majors LR et PS, on le jure, aucune consigne n’a été donnée aux parrains éventuels. « Si ce n’est d’apporter son soutien à Benoît Hamon », avance Benoît Tirant, premier fédéral du PS Vienne. « Il est évident que la transparence des parrainages peut entraîner des difficultés », reconnaît Olivier Chartier, son homologue chez Les Républicains.
Aurélien Tabuteau, lui, a trouvé l’alternative. Le maire de Plaisance, petite bourgade de 180 âmes au sud de Montmorillon, sollicite ses administrés pour savoir en faveur de quel candidat il doit se prononcer. « J’ai reçu vingt-six demandes de la part de différents partis. Je n’appartiens à aucun, donc il m’a semblé tout à fait naturel de consulter les habitants. C’est un acte simple et démocratique. »
(1) Validées par le Conseil constitutionnel, ses soutiens parlent de trois cents promesses.
(2) Pour qu’une candidature soit validée, il lui faut recueillir le soutien de 500 élus (sénateurs, députés, maires, conseillers régionaux et départementaux), issus d'au moins trente départements différents, avec un maximum de cinquante parrainages par département. Ces parrainages doivent être adressés par voie postale au Conseil constitutionnel, au plus tard le 17 mars.