Hier
De passage à Poitiers, hier, le président de Région Alain Rousset a rencontré les agents de la collectivité, avant de se confier longuement à la presse. L’élu entend « passer à l’action » sans alimenter la polémique des « dérives financières » de l’ancien exécutif picto-charentais.
Rassurer et impulser. Une semaine après le pique-nique organisé, dans la cour de la Région, à Poitiers, par plusieurs centaines d’agents réclamant du « respect » à leur nouveau patron, l’intéressé est allé au-devant de leurs inquiétudes. A huis-clos, Alain Rousset leur a fait passer le message suivant : « L’incident que nous venons de vivre (Ndlr : l’épisode des impayés et des emprunts toxiques, Ndlr) va accélérer l’harmonisation des politiques. Je leur ai aussi dit qu’il n’y avait pas de problème de confiance à leur égard. Le contraire serait insensé ! »
N’empêche, à un mois et demi du vote du premier budget, le président d’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et ses équipes vont devoir faire des choix drastiques. Le plan « Isolation de 10 000 toitures », qui s’est transformé en 20 000 à financer, va ainsi cesser d’exister. « Mais nous respecterons les engagements pris. Nous devons déjà payer 10M€. » Pour le reste, le député de la Gironde prône la concertation « avec les élus et les agents ». « En Poitou-Charentes, il est certain que certains dispositifs ont débordé la digue budgétaire », reconnaît l’élu.
La TICPE rapportera 48M€
Parce que « la transparence et la rigueur » sont ses leitmotivs, Alain Rousset entend bâtir un budget 2016 solide, dans lequel les errements de Poitou-Charentes pèseront tout de même d’un poids certain. L’exécutif va solliciter l’Etat via la Société de financement de l’intérêt local (Sfil), pour renégocier une partie des emprunts toxiques. Un « boulot titanesque mais indispensable », si la nouvelle Région veut conserver la maîtrise de son endettement. « Ce qui est essentiel, c’est d’avoir une capacité d’autofinancement entre 20 et 25%. En Poitou-Charentes, il était négatif sur l’exercice 2015, tandis que nous étions à 29% en Aquitaine », affirme Jean-Baptiste Fauroux, directeur général des services de la collectivité.
Le cabinet Ernst & Young rendra les conclusions de son audit sur les finances de Poitou-Charentes le 7 avril. La Chambre régionale des comptes livrera les siennes en octobre. D’ici là, ALPC aura adopté son premier budget… avec 48M€ de recettes liés au prélèvement de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) en Poitou-Charentes. Cela représente une hausse du prix des carburants de 2,5 centimes par litre. Ségolène Royal et Jean-François Macaire avaient toujours refusé de recourir à cet impôt. Autre temps, autres mœurs.
À lire aussi ...
Hier
Patricia Thoré, l'amie des bêtes
Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.