Alain Rousset, roi de la Grande Aquitaine

Sans surprise, le socialiste Alain Rousset a été élu, hier matin, président du nouveau Conseil régional d’Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, à l’occasion d’une séance plénière marquée par un long discours plein de promesses et la nomination des quinze vice-présidents.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Les photographes en ont fait leur coqueluche. Dès son arrivée à l’hôtel de Région, hier matin, l’Aquitain Alain Rousset a attiré tous les regards. À l’ouverture de la séance, retardée de quarante minutes en raison de problèmes d’installation, c’est dans le siège 153 de l’hémicycle que l'ex-futur président a pris place, laissant, comme la loi l’impose, la place de président au (jeune) doyen de l’assemblée, Michel Veunac (69 ans), en attendant que l’ensemble des 183 conseillers soient passés dans l’isoloir.

Au moment du recueil des candidatures à la présidence, seuls Alain Rousset et Jacques Colombier (FN) se sont levés de leur siège pour porter leur dossier au secrétaire de séance, Benjamin Delrieux. Virginie Calmels a, elle, décidé de ne pas se présenter, « pour respecter le choix des habitants de la région qui ont voté aux élections ».

"Pas de centralisme bordelais"
 
Après que les conseillers régionaux ont tour à tour exprimé leur vote à bulletin secret, Michel Veunac annonce la victoire d’Alain Rousset, avec 108 voix contre 29 pour son adversaire frontiste (137 bulletins exprimés sur 183 votants). Le "roi" Rousset peut alors prendre place sur son trône, sous les hourras de la majorité de gauche, avant de se lancer dans un long discours, riche de promesses, au cours duquel il évoque notamment le « besoin d’un fond d’investissement régional massif » et assure qu’« il n’y aura pas de centralisme bordelais ». Convaincant, tantôt ambitieux, tantôt créatif, le nouveau président séduit, par ses mots, l’ensemble de l’assemblée, qui l’applaudit unanimement à l’issue de son monologue.
 
Reste alors à annoncer la composition de son exécutif. Et même si Virginie Calmels a demandé, plus tôt, la vice-présidence aux Finances, Alain Rousset a choisi quinze vice-présidents de gauche. Le "perdant" du jour s’appelle Jean-François Macaire qui, même s’il hérite de la commission des Finances et du Budget qu’il espérait, devra se contenter de la troisième vice-présidence. L'ancien président de Poitou-Charentes confiera plus tard : "En donnant la première vice-présidence au Limousin, je pense qu’Alain Rouset a voulu faire un geste vis-à-vis d’une région qui a des handicaps plus importants que la nôtre. Un équilibre plutôt intelligent a été trouvé puisque Poitou-Charentes hérite de trois des quatre premières vice-présidences."  Rousset lui aurait-il fait payer sa candidature à la primaire socialiste ? Rien n’est moins sûr...

 

Les quinze vice-présidents

1. Gérard Vandenbroucke (Aménagement du territoire, politique contractuelle et Très Haut Débit)

2. Nathalie Lanzi (Jeunesse, sport, culture et patrimoine)

3. Jean-François Macaire (Finances, budget)

4. Françoise Coutant (Transition énergétique)

5. Bernard Uthurry (Développement économique et économie numérique)

6. Nathalie Delcouderc (Economie territoriale, ESS)

7. Jean-Louis Nembrini (Education et lycées)

8. Sandrine Derville (Tourisme)

9. Gérard Blanchard (Enseignement supérieur et recherche)

10. Isabelle Boudineau (Europe et international)

11. Jean-Pierre Raynaud (Agriculture, agroalimentaire, forêt, mer et montagne)

12. Catherine Veyssy (Formation professionnelle, apprentissage et emploi)

13. Renaud Lagrave (Infrastructures, transport, mobilités)

14. Geneviève Barat (Ruralité, vivre ensemble, vie associative et citoyenneté)

15. Nicolas Thierry (Environnement et biodiversité)

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