IUFM : la vérité sur la réforme

La réforme de la formation des enseignants reste un sujet sensible cette année. Afin d’éclairer le débat, la directrice académique de l’IUFM, Danièle Houpert (notre photo), détaille les changements à venir.

La mastérisation de la formation des enseignants va diminuer le nombre d’années d’étude.

FAUX. «La mise en place d’un tel diplôme, à partir de septembre 2010, est une conséquence logique puisque les étudiants effectuaient déjà 5 années d’études. Leur formation sera ainsi sanctionnée d’un diplôme de niveau Bac+5 qu’ils pourront valoriser lors d’une éventuelle reconversion au bout de quelques années. En outre, il ne faut pas oublier qu’une bonne partie des prétendants échouera au concours. Ceux-là disposeront de compétences validées à faire valoir auprès de leurs futurs employeurs.»

Les stages d’immersion en classe disparaîtront après la réforme.

FAUX. «Pour le moment, les étudiants suivent un enseignement académique en première année d’IUFM et apprennent réellement à transmettre leur savoir en seconde année. Ils ont alors la responsabilité d’une classe environ à mi-temps. Avec le master, le principe de l’immersion sera maintenu grâce à différents types de stage. Les étudiants seront toujours rémunérés, mais uniquement pendant les périodes de stage en responsabilité, soit nettement moins qu’ils ne le sont actuellement. Dans la nouvelle maquette, que nous ferons remonter au ministère en avril 2010, nous souhaitons proposer un modèle simultané d’apprentissage académique et pratique durant les deux années de master.»

Le nombre d’heures de stage diminuera en seconde année.

VRAI. «D’après les premières informations dont nous disposons, en seconde année, les étudiants effectueront 108 heures de stage en responsabilité durant lesquelles ils seront seuls devant les élèves. Aujourd’hui, ils sont en contact avec les enfants 8h par semaine durant 32 semaines, soit 256h. Néanmoins, ils effectueront, en première année, un stage d’observation accompagné par un formateur. Si cela se confirme, nous inventerons de nouvelles modalités de professionnalisation pour compenser le déficit de stages en responsabilité.»