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Générosité
L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.
Depuis trois semaines, les jeunes Poitevins sont de retour sur les bancs de l’école ou de l’Université. La majorité d’entre eux écoutent religieusement -ou pas- leurs enseignants d’histoire, d’économie, de langues ou de français. D’autres, en revanche, se sont presque affranchis de la théorie et passent déjà à la pratique. C’est le cas d’Aurélie. Cette Poitevine de 17 ans étudie à « Skhole d’art », une école spécialisée dans la formation aux métiers de l’esthétique et de la coiffure. La jolie rousse enfile des gants de protection et s’apprête à appliquer une couleur sur une vraie chevelure. Eh oui, lorsque les professeurs jugent que les élèves maîtrisent une technique, la tête malléable est remisée au placard. « C’est important de les confronter au réel, explique Pascaline Bainvel, leur enseignante. Ils doivent aussi apprendre à accueillir les gens, les conseiller, échanger avec eux. »
Celles et ceux qui poussent la porte de « Skhole d’art » ne sont pas des clients, mais des modèles. Ils doivent avoir conscience que les jeunes coiffeurs et esthéticiennes sont encore dans une phase d’apprentissage. En cas d’oubli, une note explicative se charge de leur rappeler : « Le professeur reste le seul juge de l’appréciation du travail réalisé par les élèves. Vous êtes dans une école et il faut accepter que le temps d’attente soit plus long et que, parfois, la prestation soit un peu moins conforme à votre attente. »
Des tarifs attractifs
En contrepartie, les volontaires bénéficient de tarifs avantageux. La recette sert à payer les produits et les charges incompressibles de l’atelier. « Nous ne faisons pas de concurrence aux instituts ou aux salons de coiffure. Rendre les prestations payantes permet de valoriser le travail de nos élèves », explique Françoise Bernabé, professeur d’esthétisme.
La pédagogie est toujours reine. L’étudiant appréhende une nouvelle technique et corrige certaines erreurs à chaque nouvelle session. « Il faut que la demande du client soit cohérente avec le programme du cours. En début d’année, tous les savoir-faire ne sont pas encore acquis. Certaines réalisations sont impossibles », explique Valérie Dufau, styliste ongulaire et directrice du centre de formation Nail Art Institute.
Les futurs pros des ciseaux et du pinceau à maquillage ne sont pas les seuls à réclamer la bienveillance de « cobayes ». Les élèves du lycée Kyoto apprennent également à cuisiner et servir « comme dans un vrai restaurant, avec de vrais clients ». « On ne peut pas choisir son menu, c’est la seule différence », détaille Jean-Louis Ravivat, directeur de l’atelier technologique. Les prix attractifs -21€ la formule du vendredi soir, comprenant entrée, plat et dessert- couvrent les frais liés à l’achat des matières premières et les charges de l’établissement. Les apprentis hôteliers-restaurateurs ne touchent donc pas un centime. La satisfaction d’un service accompli suffit à leur bonheur.
Contacts :
> "Skhole d'art" au 05 49 37 22 66 ou sur www.skholedart-poitiers.com
> Valérie Dufau, styliste ongulaire. A la recherche des modeles pour des poses d'ongles et beauté des mains : 06 12 09 47 22.
> Lycée Kyoto au 05 49 36 29 40 ou www.lycee-kyoto.eu
> Lycée Réaumur au 05 49 61 24 41 ou www.lycee-reaumur.fr
> Lycée Isaac de l'étoile, maintenance automobile, au 05 49 50 34 00 ou www.isaac-etoile.fr
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