Poitou-Charentes : les chiffres<br> qui comptent

Pour François Maury, nouvellement nommé à la direction de l’Agence régionale de Santé, la chaîne sanitaire picto-charentaise doit tout faire pour renforcer l’accessibilité aux soins sur son territoire. Etat des lieux des actions en cours.

Nicolas Boursier

Le7.info

La démographie régionale
« Poitou-Charentes compte 1,8 million d’habitants, pour un âge moyen de 42 ans. Ce qui en fait la 4e région la plus âgée de France. 27% de la population a en effet plus de 60 ans. On estime en outre qu’un Picto-Charentais sur huit aura plus de 80 ans en 2040. Cette population est très ruralisée, avec 68 habitants au km2, contre 114 dans l’Hexagone. 340 000 personnes sont victimes de maladies chroniques, ce qui situe l’épidémiologie régionale dans la moyenne nationale »

Les moyens consacrés à la santé
« 2 milliards d’euros sont consacrés à l’hospitalier, 600 millions au secteur médico-social. 100 000 emplois (sur un total de 700 000 actifs) dépendent de la santé. Poitou-Charentes recense 4 800 médecins. A noter que 25% d’entre eux ont plus de… 60 ans. »

Les suicides toujours trop nombreux
« Les politiques conduites, depuis le milieu des années 90, ont permis de réduire de 21% le taux de suicide chez les hommes, de 31% chez les femmes. Le suicide est malgré tout encore surreprésenté en région, notamment chez les jeunes et les personnes âgées. Les passages à l’acte conditionnent 5 000 visites annuelles aux urgences et 3 500 hospitalisations. 10% des personnes hospitalisées présentent un fort risque de récidive. »

Dépistages de cancers et vaccinations en retrait
« Le recours à la vaccination est encore trop pondéré en Poitou-Charentes, alors que le retour de certaines maladies que l’on croyait éradiquées, comme la rougeole, est confirmé. Le dépistage des cancers, y compris celui, organisé, des cancers colorectal et du sein, n’est pas un réflexe systématique. Le cancer est pourtant devenu, en 2014, la première cause de décès en France, devant les accidents cardio-vasculaires. »

Le premier recours comme priorité
« Répondre à la nécessité de premier recours sur son territoire est une priorité de l’ARS. Pour favoriser ces soins de proximité, l’ARS a déployé plusieurs actions. Depuis 2010, elle a notamment encouragé la signature de quarante-deux contrats d’engagement de service public (dont dix-neuf en 2013-2014) pour inciter internes et étudiants en médecine à choisir une spécialité sous-représentée ou à s’installer dans une zone à sous-densité médicale. Deux généralistes se sont d’ores et déjà installés en zone rurale, dans le Nord-Vienne et le Sud-Deux-Sèvres.Six autres contrats, dits de Praticien territorial de médecine générale, ont été conclus en 2013 et onze autres le seront en 2014, pour l’installation de jeunes médecins en zones fragilisées. En outre, trente et un pôles ou maisons de santé pluridisciplinaires nouvellement labellisés doivent s’ajouter aux vingt-deux maisons et pôles de santé en fonctionnement (12) ou en projet (10) dans la région. »

Les urgences se territorialisent
« L’ARS travaille en permanence au maintien d’une couverture de proximité pour les urgences. Ainsi, l’objectif d’équiper tous les services d’accueil des urgences d’un scanner est quasiment atteint à ce jour. Par ailleurs, seules 173 communes (pour 93 700 personnes) de la région se situent à plus de trente minutes d’un service d’urgence ou d’un SMUR. L’une des réponses apportées pour ces zones « blanches » est le déploiement d‘un dispositif de médecins correspondants  du SAMU, qui constituent un relais pour le service d’aide médicale, dans la prise en charge de l’urgence vitale. »

L’autisme en exemple
« Le 3e Plan Autisme 2013-2017 prévoit la mobilisation de groupes de travail, chargés notamment d’assurer une concertation permanente avec les proches des patients, les professionnels des secteurs sanitaire et médico-social et les institutions concernées.  Diagnostic et intervention précoces, accompagnement tout au long de la vie, soutien aux familles et formation sont les quatre piliers dudit plan. A noter qu’à Angoulême,  la prochaine rentrée scolaire coïncidera avec l’ouverture, en école maternelle, de la première unité d’enseignement pour enfants autistes. Elle sera dotée de sept places. »

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