« L’effet Schumacher » booste la vente de casques

Cet hiver, les magasins de sport poitevins enregistrent une hausse sans précédent des ventes de casques. Plus esthétiques et confortables, ces protections dédiées aux sports de glisse « bénéficient » aussi de l’accident de Michael Schumacher. Fin décembre, sa chute avait marqué les esprits.

Romain Mudrak

Le7.info

Noir et profilé, il brille sous les néons de ce grand magasin de l’agglomération poitevine. Suspendu à hauteur de vue, il s’affiche à la vue de tous les clients. Et pour cause... c’est le dernier ou presque ! Toutes les enseignes de sport ont connu le même phénomène ces dernières semaines. Les casques de protection ont été pris d’assaut par les fanas de glisse. A la veille des vacances scolaires, des familles entières de Poitevins ont dévalisé les enseignes locales avant de partir à la montagne. « Il doit m’en rester trois. Jamais je n’ai eu aussi peu de produits en rayon. Ça me rappelle la folie autour des casques de vélo il y a dix ans », confirme un vendeur. « Comme d’habitude, les enfants ont eu leur panoplie complète mais, cette fois, même les adultes ont acheté leur casque. Les ventes ont progressé de 10 à 20% selon les modèles », souligne Benoît Gauthier, directeur de Décathlon, à Vouneuil-sous-Biard.

Pourquoi un tel engouement cette année ? La réponse se trouve dans un accident qui a fait le tour du monde fin 2013. Le 29 décembre, la chute ultramédiatisée du septuple champion du monde de Formule 1, Michael Schumacher, a diffusé l’idée que le ski n’était pas une activité anodine. À la suite de ce choc, des milliers de Français ont pris conscience des dangers de la piste. « Beaucoup de clients nous en parlent », assure un vendeur. « On assiste à un réel effet Schumi », témoigne un autre. Dans le coma aujourd’hui encore, l’ancien pilote serait mort sur le coup sans protection.

Cool et solide à fois 

Les casques sont vendus entre 13 et 40€ pour les juniors, 20 et 70€ pour les modèles adultes. Bien que les traumatismes crâniens ne représentent, en réalité, que 3% des blessures liées au sport d’hiver, le casque s’impose peu à peu parmi les équipements indispensables aux skieurs. Il faut dire que son design s’est considérablement amélioré. Après l’avoir boudé pendant des années, Philippe Thibault, le président du club de ski de Chauvigny, avoue lui-même se laisser tenter : « Les oreilles sont désormais bien dégagées. Entendre est un gage de sécurité sur les pistes. Avec les nouveaux modèles, même le masque devient plaisant. »

En outre, les nouvelles disciplines olympiques comme le slopestyle, le half-pipe ou le snowboard, ont également réconcilié les ados avec cet équipement. Le casque devient un accessoire cool que l’on peut personnaliser et doter d’une petite caméra pour filmer ses plus belles descentes. Au cours des trente dernières années, plusieurs élus ont déposé, en vain, des propositions de loi pour le rendre incontournable. Finalement, c’est peut-être un fait divers qui pourrait y parvenir.

A la patinoire, le casque laisse de glace

Le casque de protection n’est pas obligatoire à la patinoire de Poitiers. Une réglementation nationale contraint uniquement les enfants à le porter dans le cadre scolaire. La question a pourtant été posée à plusieurs reprises à Aurélien Tricot, adjoint aux Sports, et à ses prédécesseurs : « Je suis persuadé qu’il vaut mieux apprendre aux patineurs à tomber. Comme au judo, c’est la première chose qu’enseignent les éducateurs. Les novices s’adaptent alors au risque. » Il n’est donc pas prévu d’en prêter à Poitiers. De toute façon, vue la place que prennent déjà les patins, il serait impossible de stocker des casques.

 

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