Sous le signe des réseaux

La rentrée 2014 se prépare longtemps à l'avance. Le recteur Jacques Moret a présenté, ce matin, les grandes actions de l'académie pour septembre prochain. Entre éducation prioritaire et intégration du numérique, l'heure est aux réseaux...

Romain Mudrak

Le7.info

Le 16 janvier dernier, le ministre de l'Education nationale présentait sa réforme de l'éducation prioritaire autour de trois axes  : construire des pratiques pédagogiques adaptées aux difficultés rencontrées  ; en matière de ressources humaines, prévoir du temps pour le travail en équipe, inciter les enseignants spécifiquement formés à rester en les payant mieux ; améliorer l'animation du réseau et le climat scolaire. Dans l'académie, cela se traduira par l'affectation de 11,8 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires. Quatorze réseaux de ce type ont été identifiés. Dans la Vienne, ils se situent autour des collèges Ronsard à Poitiers, Jean-Macé et George-Sand à Châtellerault).

Réseaux de proximité
 
 

Sur le même principe, le recteur veut créer des « réseaux de proximité »  : « Ecoles, collèges et lycées d'une même zone auront le même projet pédagogique et les équipes travailleront ensemble. Ce qui fonctionne chez l'un peut marcher chez l'autre. Dans notre académie rurale, cette organisation doit aussi permettre aux enseignants de sortir de leur isolement », souligne Jacques Moret. Avant d'ajouter  : « Ces réseaux ne seront absolument pas un moyen de réduire le personnel ou de confier les missions de l'Education nationale à d'autres acteurs. » On se souvient que le précédent gouvernement avaient émis une idée similaire dans ce but.

 

« Les moyens de fonctionnement des établissements seront définis plus tard, selon les priorités de ces réseaux de proximité », précise le recteur. Pour les aider à structurer cette nouvelle organisation, les établissements pourront compter, notamment, sur la nouvelle « direction du numérique », créée au sein du rectorat. Celle-ci a vocation à déployer un réseau virtuel entre tous les établissements scolaires. « Le numérique sera progressivement utilisé pour aider les élèves en difficulté, former les enseignants (avec le Centre national de l'enseignement à distance) et enseigner les langues rares sur tout le territoire », assure le recteur. 

 

 

La rentrée en chiffres
Le Rectorat a annoncé, ce matin, les effectifs d'encadrement à la rentrée 2014. 76 emplois d'enseignement seront créés, soit 16 dans le premier degré et 60 dans le second. A cela, s'ajoutent 5 postes de conseiller principal d'éducation, 1 poste d'infirmier et, enfin, 2 d'assistant social. 376 enseignants stagiaires en cours de formation intègreront les classes cette année.

Côté élèves, les services de l'Education nationale en région prévoient une hausse démographique de 310 élèves dans le primaire pour atteindre 144 800. La Vienne contribue le plus fortement à cette augmentation (+180 élèves). Si la Charente-Maritime voit ses effectifs légèrement baisser (-30), ce département reste toujours le premier contributeur d'enfants scolarisés (50 980). Les Deux-Sèvres arrivent en troisième position avec 29 750 élèves prévus (+60).

+900 élèves dans le second degré
mais baisse dans les collège
Dans le second degré, la hausse est estimée à 900 élèves pour atteindre 118 240. Les lycées d'enseignement généraux et technologiques (LEGT) contribuent le plus à cette augmentation (+1 080 pour 36 160 estimés). Suivent les lycées professionnels (+150 pour 12 960 estimés). En revanche, une baisse s'amorce dans les collèges (-330 élèves pour 69 120 estimés).
La répartition prévisionnelle des emplois à la rentrée s'en ressent forcément  : les collèges perdent 20,5 équivalents temps plein (ETP) tandis que les LEGT gagnent 57 ETP. Et les LP dans tout cela ? «  Ils bénéficient déjà de l'un des plus forts taux d'encadrement de France. Inutile d'en rajouter  », commente le recteur. Avant de préciser  : «  Cela ne traduit en aucun cas une volonté de privilégier les lycées généraux par rapport aux lycées professionnels.  » C'est dit.
Ce qu'ils en pensent...
Snuipp-FSU : "N'oublions pas les zones rurales"  


Matthieu Menaut, secrétaire départemental du Snuipp-FSU nuance quelque peu les comptes présentés par le recteur. Pour lui, si on retire tous les postes dédiés à des dispositifs spécifiques ("Plus de maîtres que de classes", Rased...), il n'y a véritablement que trois postes d'enseignant fléchés pour la classe : "Quand on sait que les prévisions sont de 170 élèves supplémentaires, on se dit que le taux d'encadrement va forcément augmenter."

Le syndicaliste espère que cette situation n'engendrera pas une "dégradation de l'école rurale". "On évoque des risques de fermeture de classes. Cela profiterait logiquement au privé."

Mathieu Menaut se félicite néanmoins des mesures la création d'un poste de Rased : "Ce n'est pas assez mais après trois ans sans Rased, cette décision est symbolique."

Les mesures annoncées en matière d'éducation prioritaire vont également "dans le bon sens", selon le militant du Snuipp. Même si, pour l'instant, "rien ne dit que les zones actuelles seront conservées dans le dispositif en 2015". Il ajoute que le travail en réseau est, globalement, "une bonne idée", mais qu'"aucun moyen n'a été affecté aux déplacements et au temps de réunion des collègues". A suivre.

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