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Centre, la grande confusion
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : dimanche 14 octobre 2012Un groupe de conseillers régionaux d'opposition, mené par le maire de Parthenay Xavier Argenton, se revendique de l'UDI. Sauf que leurs noms ne figurent pas sur le fronton du nouveau parti de Jean-Louis Borloo, contrairement à Alexis Blanc, un autre élu de la... majorité Royal.
A ma droite, cinq conseillers régionaux d'opposition ; à ma gauche, Alexis Blanc, membre du groupe des «Centristes humanistes », fidèle à Ségolène Royal. Au centre, une belle confusion à prédire, car tous se revendiquent du nouveau parti de Jean-Louis Borloo, l'« Union des démocrates et indépendants ».
Cet après-midi, à l'occasion de la session du Conseil régional, l'un des élus, Xavier Argenton, également maire de Parthenay, a fait savoir qu'il allait désormais présider aux destinées d'un nouveau groupe dans l'assemblée. L'UDI remplace « Nouveau centre et intérêt régional » et compte dans ses rangs Véronique Abelin, Nicolas Belot, Bruno Drapron et Véronique Marendat. « Ce changement de nom s'inscrit pleinement dans la dynamique lancée en juin dernier, par Jean-Louis Borloo et les parlementaires centristes », annonce la profession de foi de la nouvelle entité. Cette « déclinaison territoriale » aurait vocation à « fédérer l'ensemble des centristes de la Région Poitou-Charentes autour d'un positionnement clair d'indépendance et d'un partenariat avec la droite républicaine ». C'est dit.
Un coup d'oeil rapide sur le site permet de vérifier que le duo Marendat-Drapron figurent parmi les élus qui « ont déjà rejoint l'UDI ». Les autres noms n'apparaissent pas encore. Peu importe, le portail, qui sera officiellement lancé en même temps que le parti, le 21 octobre, n'est sûrement pas à jour. La surprise vient de la troisième colonne. Le nom d'Alexis Blanc ressort en gras bien qu'il ne fasse pas partie de l'équipe du maire de Parthenay. Le vice-président de la Région en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche a rejoint la majorité de Ségolène Royal en 2010.
Interrogé à la sortie de la session, l'ex-UDF est évidemment au courant du scénario. Il considère l'initiative de ses collègues, et néanmoins opposants, comme un «groupe politique régional sans valeur juridique ». Jean-Louis Borloo, qu'il connaît « depuis dix ans », a établi un calendrier clair : « Les déclinaisons locales de l'UDI ne verront le jour qu'en mars 2013 ». Bref, Alexis Blanc paraît serein tout en prônant un rapprochement : « Tout le monde sait que l'UDI constitue la dernière chance du Centre. Je pense que l'intelligence prévaudra car nous partageons les mêmes valeurs. » Pas sûr que ce point de vue soit partagé de l'autre côté du milieu.
La session de cet après-midi a été l'occasion d'aborder les orientations budgétaires de la Région pour 2013. Une nouvelle fois, la collectivité ne relèvera pas sa part de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP). De quoi faire économiser «43M€» aux contribuables picto-charentais selon Ségolène Royal. D'un autre côté, le Conseil régional devrait prélever une somme supplémentaire sur les cartes grises. En effet, à chaque renouvellement de ce précieux sésame, une taxe est directement encaissée par la Région. Mais avec la baisse du nombre d'immatriculations constatée ces derniers temps, cette ressource diminue. Pour récupérer les trois millions d'euros perdus, la majorité a proposé une augmentation de 10€ par cheval fiscal qui passera donc à 41,80€. Sur le point d'acheter sa première voiture, la jeune génération pourra toujours se consoler en apprenant que des cours de code de la route seront dispensés dans les lycées à la rentrée 2013.
En marge de la session, les conseillers régionaux du groupe «Europe Ecologie-Les Verts » -membre de la majorité Royal- ont réalisé leur «bilan de mi-mandat». Transports, eau, formation, emploi, énergies renouvelables, logements... Les thèmes de prédilection des neuf élus ont été passés en revue. Avec la satisfaction d'être globalement écoutés : «On arrive à se faire entendre, souligne la chef du file du groupe, Françoise Coutant. Parfois, c'est au prix d'importantes dépenses d'énergie, mais nous savons que Ségolène Royal possède une fibre environnementale. »
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