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Faut-il évaluer nos enfants ?
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : dimanche 30 octobre 2011Depuis une semaine, parents et syndicats d’enseignants dénoncent un «classement» des élèves, dès 5 ans, qui se fonde sur leur comportement. Pour le ministre, il ne s’agit que d’un «outil facultatif».
« Votre enfant présente un haut risque d’échec ! » En entendant la maîtresse s’adresser à eux dans ces termes, tous les parents ressentiront forcément un peu d’inquiétude. Après les vacances de la Toussaint, les enseignants de grande section de maternelle disposeront d’une grille d’observation destinée à évaluer le comportement des enfants, mais aussi leur motricité, leur maîtrise du langage et des syllabes. En fonction du score obtenu, l’élève sera classé en trois catégories : « à risque », « à haut risque » et « rien à signaler ».
Dans un premier temps, le vocabulaire a choqué. Associations de parents et syndicats d’enseignants ont ensuite été étonnés par la méthode qualifiée de «fichage inutile» et «d’étiquetage». Pour le SE-Unsa, Laurent Cardona estime que « les enseignants savent très bien identifier, dans le cadre habituel des activités en classe, les enfants qui ont besoin d’accompagnement particulier ».
« C’est leur métier », assure-t-il. Un point de vue confirmé et amplifié par Angélique, institutrice en maternelle à Poitiers: « Le ministre ne prend pas en considération le fait que nous travaillons avec de l’humain, des enfants qui se construisent à leur rythme. Ils ne rentrent pas dans des cases. » Comme Nicole Catheline, pédopsychiatre au Centre hospitalier Laborit (voir en annexe), Angélique considère que ce tri ne servira à rien sans accompagnement : « Il faudrait plutôt que le ministre de l’Education nationale nous rende les Rased qui nous manquent cruellement. »
Dans les colonnes du Monde (19/10), Luc Chatel a reconnu une « maladresse dans le choix des termes ». Avant de justifier la création de « cet outil facultatif » : « On ne peut pas passer ses journées à déplorer que notre école primaire laisse sortir 15% d’enfants qui ne maîtrisent pas la lecture et refuser l’idée d’un repérage précoce des lacunes qui entacheront les apprentissages. »
« Les plus éminents spécialistes du langage m’ont expliqué que tout se joue en maternelle », a indiqué le ministre. Qui a réaffirmé: « Ce diagnostic doit être fait avant le CP. »
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L’expert
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