Hier
Première cause de mortalité chez les jeunes enfants, véritable hantise des personnes âgées, les accidents domestiques n’épargnent aucune génération. Les 20 et 21 octobre, aux Salons de Blossac, le Centre communal d’action sociale (CCAS) mène campagne autour de deux mots d’ordre: sensibilisation et prévention.
Replongez-vous vingt, trente ou soixante ans en arrière. Imaginez- vous assis à cette table, si grande que votre regard ne peut en percevoir le centre. Imaginez-vous au pied de cette gazinière, convoitant d’une main curieuse l’inaccessible casserole, rougie par un feu invisible. Vous voici de retour au pays de l’innocence, des bonheurs enfantins et des… périls infantiles.
Tous les jours, en France, plus de deux mille bambins de moins de 6 ans paient de leur vie, de traumatismes ou de malaises, leur « insouciance domestique ». « Les premiers mois de l’existence suscitent de vrais dangers », explique Angélique Branchelot, responsable du service Santé au Centre communal d’action sociale de Poitiers, organisateur, les 20 et 21 octobre, aux Salons de Blossac, de deux journées d’animations familiales sur la prévention des accidents domestiques.
« On estime, poursuit-elle, que jusqu’à l’âge de 3 mois, les facteurs de risques nécessitant une vigilance extrême sont les chutes de lit, de la table à langer et de la baignoire. Après 6 mois, la surveillance doit également se porter sur les risques d’étouffement avec les aliments et les petits objets. Après 9 mois, ce sont les chutes, toujours, les brûlures dans la cuisine et l’ingestion de produits ménagers. Jusqu’à 5-6 ans, il faut comprendre que l’enfant n’a pas vraiment conscience des dangers. »
Selon une étude réalisée en 2010 par l’Inpes, Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, onze millions de cas d’accidents domestiques auraient été en- registrés dans l’Hexagone, soit trois fois plus que d’accidents de la route. Des statistiques que confirment les chiffres des urgences du CHU de Poitiers : 19 000 interventions, adultes et enfants confondus, pour des traumatismes domestiques au cours de la même année. « Les seules urgences pédiatriques, précise le centre hospitalier, considèrent que les chutes et les ingestions toxiques et médicamenteuses mobilisent un quart de leur activité. »
Véritable piège pour l’enfant, la maison n’épargne personne. Ni nos anciens, fragilisés par des déplacements difficiles et une topographie (escaliers, tapis…) pas toujours adaptée, ni les adultes «alertes». A l’heure des «plaisirs-loisirs», jardinage et bricolage sont ainsi régulièrement soumis à l‘imprévu et au coup dur.
À lire aussi ...