mardi 24 décembre
Avec 12% d’usagers réguliers, Poitou-Charentes a le triste privilège d’être la troisième région française la plus consommatrice d’alcool, dans la tranche des 17-18 ans. Derrière les chiffres, affleure une certitude : à la quantité, les ados préfèrent l’alcoolisation « rapide et démonstrative ».
Ce soir, chez Romain (*), c’est barbecue pour tout le monde. Ce soir comme tant d’autres. Car Romain et ses potes n’ont pas attendu l’été pour faire honneur aux joies des retrouvailles. Les « gaillards » ont entre 18 et 20 ans. Et ne répugnent jamais à trinquer. A l’amitié. Au temps qui passe. Au bonheur d’être jeune.
A la transition de l’adolescence et de l’âge adulte, ceux-là se reconnaissent volontiers quelques « affinités » avec l’alcool. « Faire la fête sans boire, c’est pas possible », marmonne Jérémy. Aujourd’hui, bière et whisky trônent sur la table. Mais pas question de faire des folies. « Dès qu’il y a la voiture à prendre, c’est le minimum syndical. »
Malgré des réunions répétées -le week-end toujours, la semaine parfois-, le petit groupe assure savoir raison garder. « Encore que… Des fois, on n’est pas bien du tout. Mais tant que c’est à la maison. » Mouais…
Les effets du « binge drinking »
Romain et les siens l’avouent sans ambages : rares sont leurs « relations» à passer à côté des gouttes de l’alcoolisation. « Les filles boivent autant que les mecs », assènent-ils en chœur, prenant la jeune Justine, 17 ans, à témoin. « D’ailleurs, enchaîne Martin, je trouve que chez les 15-18 ans, les comportements sont plus radicaux. Ils boivent plus vite et s’adonnent à des jeux bizarres. »
Dans le jargon, on nomme cette consommation excessive de boissons alcoolisées, dans un temps réduit, le « binge drinking ». Un drôle d’anglicisme que les dicos dernier cri traduiront par « hyperalcoolisation » ou « intoxication alcoolique aiguë ». Au royaume de la « biture expresse », nos jeunes seraient donc nombreux à lorgner le trône. « C’est un phénomène en pleine progression, convient Bruno Clément, directeur de la Mission d‘appui drogues et toxicomanies Poitou-Charentes. Toutes les statistiques le prouvent, la consommation d’alcool chez les jeunes a régulièrement chuté depuis vingt ans. En revanche, cette consommation se veut plus démonstrative. L’excès, aujourd’hui, se concentre moins dans la quantité absorbée que dans un accès rapide à un état euphorique. Pour quelles raisons ? La recherche immédiate du bien-être ? Le besoin de désinhibition ? De séduction ? A vrai dire, je n’en sais rien. » Romain, lui, le sait-il ? « Oui, c’est un peu de tout cela. Le besoin de se sentir différent tout de suite. Ou de plaire aux filles. Ça peut paraître con, mais c’est pas évident de dire pourquoi on agit comme ça. » N’est-ce pas cela, finalement, le pire ? Que l’excès ne s’explique pas…
Les effets du « binge drinking »
Romain et les siens l’avouent sans ambages : rares sont leurs « relations» à passer à côté des gouttes de l’alcoolisation. « Les filles boivent autant que les mecs », assènent-ils en chœur, prenant la jeune Justine, 17 ans, à témoin. « D’ailleurs, enchaîne Martin, je trouve que chez les 15-18 ans, les comportements sont plus radicaux. Ils boivent plus vite et s’adonnent à des jeux bizarres. »
Dans le jargon, on nomme cette consommation excessive de boissons alcoolisées, dans un temps réduit, le « binge drinking ». Un drôle d’anglicisme que les dicos dernier cri traduiront par « hyperalcoolisation » ou « intoxication alcoolique aiguë ». Au royaume de la « biture expresse », nos jeunes seraient donc nombreux à lorgner le trône. « C’est un phénomène en pleine progression, convient Bruno Clément, directeur de la Mission d‘appui drogues et toxicomanies Poitou-Charentes. Toutes les statistiques le prouvent, la consommation d’alcool chez les jeunes a régulièrement chuté depuis vingt ans. En revanche, cette consommation se veut plus démonstrative. L’excès, aujourd’hui, se concentre moins dans la quantité absorbée que dans un accès rapide à un état euphorique. Pour quelles raisons ? La recherche immédiate du bien-être ? Le besoin de désinhibition ? De séduction ? A vrai dire, je n’en sais rien. » Romain, lui, le sait-il ? « Oui, c’est un peu de tout cela. Le besoin de se sentir différent tout de suite. Ou de plaire aux filles. Ça peut paraître con, mais c’est pas évident de dire pourquoi on agit comme ça. » N’est-ce pas cela, finalement, le pire ? Que l’excès ne s’explique pas…
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La justice s’invite au lycée
Pour sensibiliser la population en général, les jeunes en particulier, aux déviances de l’alcoolisation (violences, explosion de la cellule familiale, addiction…) et à ses conséquences sociales et judiciaires, le Conseil départemental d’accès au droit (CDAD) de la Vienne a initié, fin 2007, le programme « Alcool et Justice ».
Principalement destiné aux jeunes publics, ce programme de prévention a essaimé, au cours du premier trimestre de l’année, quelque soixante séances d’intervention en milieu scolaire, auprès de 1272 élèves de seconde de lycée ou d’apprentis du même âge. « Ces séances sont co-animées par un professionnel de justice et un intervenant de prévention, éclaire Mme Chassard. Elles reposent sur la diffusion d’un DVD regroupant quatre courts-métrages pédagogiques sur le traitement, par la justice, des conséquences de la consommation excessive de l’alcool. »
La semaine passée, ce DVD a été visionné par des apprentis du CFA du Bâtiment à Saint-Benoît. « C'est intéressant de parler d'un sujet tabou avec des personnalités importantes, réagit Lucas. On a l'impression qu'on nous confie des responsabilités. » Ce jeune homme de 15 ans dit « consommer de l’alcool environ une fois par semaine, mais uniquement en soirées. » « J'aimerais, poursuit-il, que plus de campagnes de ce type soient organisées, pour faire réagir les jeunes et les prévenir des conséquences de leurs actes ». Dans le film, un jeune alcoolisé violente un pote de son âge. En correctionnelle, il écope de six mois avec sursis et dix-huit de mise à l'épreuve. « C’est lourd ! » assène Lucas. Une « lourdeur » qui ne manquera pas de faire réfléchir.
Principalement destiné aux jeunes publics, ce programme de prévention a essaimé, au cours du premier trimestre de l’année, quelque soixante séances d’intervention en milieu scolaire, auprès de 1272 élèves de seconde de lycée ou d’apprentis du même âge. « Ces séances sont co-animées par un professionnel de justice et un intervenant de prévention, éclaire Mme Chassard. Elles reposent sur la diffusion d’un DVD regroupant quatre courts-métrages pédagogiques sur le traitement, par la justice, des conséquences de la consommation excessive de l’alcool. »
La semaine passée, ce DVD a été visionné par des apprentis du CFA du Bâtiment à Saint-Benoît. « C'est intéressant de parler d'un sujet tabou avec des personnalités importantes, réagit Lucas. On a l'impression qu'on nous confie des responsabilités. » Ce jeune homme de 15 ans dit « consommer de l’alcool environ une fois par semaine, mais uniquement en soirées. » « J'aimerais, poursuit-il, que plus de campagnes de ce type soient organisées, pour faire réagir les jeunes et les prévenir des conséquences de leurs actes ». Dans le film, un jeune alcoolisé violente un pote de son âge. En correctionnelle, il écope de six mois avec sursis et dix-huit de mise à l'épreuve. « C’est lourd ! » assène Lucas. Une « lourdeur » qui ne manquera pas de faire réfléchir.
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