Immobilier : une transition difficile en 2024

Après trois belles années, l’immobilier se retrouve désormais confronté à un marché au ralenti. La hausse des taux et l’inflation impactent le pouvoir d’achat des Français. Néanmoins, une brèche semble s’ouvrir en 2024.

Charlotte Cresson

Le7.info

En ce début d’année, l’Institut SOFOS, le think tank des experts-comptables de Nouvelle-Aquitaine, livre un bilan plutôt sombre du marché immobilier de la région. Pourtant, la Vienne se démarque avec une hausse des transactions entre 2022 et 2023 de 2,1%. « A Châtellerault, il y a des maisons à 80 000€ à la vente, donc cela permet de maintenir le marché de la transaction », explique Benjamin de Tugny, président de la Fnaim Vienne-Deux-Sèvres-Charente-Maritime. Seulement voilà, le marché de la Vienne est vaste et dans certaines zones, comme « la région de Poitiers, les biens à plus de 200 000€ » peinent à trouver preneur. Les prix de l’immobilier sont malgré tout en légère baisse mais la difficulté de se faire financer freine encore et toujours les primo-accédants. Dans ce contexte d’inflation, leurs revenus ne suffisent souvent pas à mener à bien leur projet. « Le marché de la primo-accession sur le plateau de Poitiers n’existe quasiment plus par exemple », déplore Benjamin de Tugny. L’objectif pour les professionnels semble donc de redonner confiance aux acheteurs fragilisés.

Pénurie de biens à louer

Il est aujourd’hui de plus en plus difficile de se loger. Les prix des loyers augmentent et de nombreux logements ne répondent pas aux critères énergétiques. « Nous avons sorti 2 millions de biens du parc locatif pour les rénover », déclare le président local de la Fnaim. Ces travaux, d’un montant moyen de 40 000€, sont plus difficiles à réaliser dans des logements en copropriété dans lesquels les propriétaires doivent trouver un accord. De plus, moins de 10% des entreprises sont actuellement reconnues garantes de l’environnement (RGE), ce qui ralentit considérablement l’avancée des rénovations.

Vers une baisse des taux

C’est peut-être la bonne nouvelle de début 2024. Actuellement autour de 4,05% contre 4,45% fin 2023, les taux d’intérêt affichent une baisse très nette, 
« liée notamment au retour de la concurrence mais aussi aux objectifs des établissements bancaires remis à zéro », selon Maëlle Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com. Un espoir de redynamiser le marché et un message positif pour les acheteurs et les professionnels, qui prévoient à l’échelle nationale près de 800 000 ventes en 2024. Le cap du million avait été dépassé en 2022.

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