Un four qui a le soleil en poupe

Économique et écologique, la cuisson solaire fait figure d’alternative attrayante. A Mignaloux-Beauvoir, l’amicale de l’énergie solaire et solidaire propose des stages pour concevoir son propre four solaire et repartir avec.

Eva Proust

Le7.info

Dans le jardin de Jean-Luc Herpin, la parabole argentée a des airs d’antenne satellite. Il s’agit d’un four solaire, un modèle allemand, qu’utilise le président de l’Amicale de l’énergie solaire et solidaire. Loin d’en faire une simple utilisation ludique, il milite pour rendre accessible ce type d’outil et s’en inspire pour concevoir des fours solaires aux performances qui frôlent celles d’un four traditionnel. « La puissance du four dépend de la surface de captage des rayons solaires. Sous nos latitudes, on peut atteindre au maximum 1 000 watts au m2 et la température peut monter à 250°C. »


Local et à petit prix

Pour promouvoir ce mode de cuisson zéro carbone, l’amicale propose des stages d’apprentissage des techniques de fabrication, afin de repartir avec son propre four solaire. Le tout pour 440€. « Ce modèle allemand coûte plus de 600€. Mon but, c’est de fabriquer un outil similaire, mais à bas prix grâce à des matériaux locaux. » L’amicale de trente adhérents a déjà construit un four parabolique fonctionnel. Elle est en contact avec Aperam, société basée à Lusignan, pour concevoir des plaques d’inox polies de 0,4mm d’épaisseur qui feront office de miroirs réflecteurs.

« C’est à la portée de tout bricoleur amateur, poursuit Jean-Luc Herpin. Il faut deux jours pour fabriquer les pièces et les assembler. On a investi dans une machine à cintrer pour faire les contours des paraboles, c’est le plus complexe. »

Un savoir-faire exporté au Sénégal

Bien que la durée de cuisson dépende de l’ensoleillement, les aliments chauffent de manière uniforme et ne peuvent pas brûler. Le tout gratuitement et de façon illimitée. « En plein soleil, on cuit du poulet en une heure, confie le président de l’amicale. On a aussi fait un grand broyé du Poitou. » Son conseil : cuire les aliments dans un plat en fonte, noir et non poli, afin de capter un maximum de rayons.
« Il y a une demande, c’est certain, poursuit-il. Mais on manque d’argent pour faire plus. » Alors les membres distillent leur savoir-faire et envisagent d’appuyer la création d’une entreprise locale de fabrication de four solaire « si un jeune entrepreneur est partant ». Si l’amicale conçoit ses fours en circuit court, l’idée, elle, a dépassé les frontières. Arame Tall, compagne de Jean-Luc Herpin, a exporté ce concept de four solaire « fait maison » 
dans son pays d’origine, le Sénégal, où elle a fondé une association qui les fabrique localement.
L’amicale participera à la Fête de la Science le 8 octobre prochain avec une démonstration à la Salle des Magnals de Mignaloux-Beauvoir. Elle poursuivra la fête les 21, 22 et 
23 octobre avec d’autres activités autour de l’énergie verte.
Site de l’amicale : four-solaire-solidaire.net. Contact : four.solaire.solidaire@gmail.com.

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