Elle vit désormais dans une colocation près de Crest, un village de la Drôme. Depuis le Sud, Marie Siman n’a pas oublié ses racines poitevines, elle qui depuis son master II en ingénierie et management de l’environnement et du développement durable a beaucoup, mais alors beaucoup bougé. « A la fin de mes études, ça a été le grand vide, je ne savais pas quoi faire et, surtout, quelle était ma place. » Alors Marie a « joué » son avenir à l’Ikigai, une méthode japonaise pour trouver sa voie. Et voilà comment elle a entrepris un tour de France en autostop sans argent mais avec la furieuse envie de « rencontrer du monde », s’épanouir tout « en prenant soin des autres et du monde ».
L’expérience a duré deux ans, elle lui a permis de monter dans 642 voitures, de parcourir 9 897km et d’être hébergée dans 96 logements. La jeune femme en a profité pour tourner un documentaire sur le monde de demain. Au fil de ses rencontres, notamment dans des éco-lieux, sa soif d’utopie a collé avec les aspirations d’Anne et Lucille, au point que les trois amies ont fondé EhOh!Transition. Un concept à mi-chemin entre Pékin Express et Nus & culottés. Ou comment, en dix jours, par équipe de trois, « sortir de sa zone de confort et expérimenter une manière de vivre plus sobre et en collectif pour prendre du recul sur son quotidien et sa vision du monde ». « C’est une manière de revoir son rapport au temps, à l’argent et aux autres », renchérit Marie.
Transition Express a attiré quinze participants dans sa version 1, en 2022. « Des gens de 17 à 49 ans avec une moyenne d’âge de 27-28 ans. On a même eu des participants de la Réunion qui voulaient découvrir le pays de manière économique. » La 2e édition aura lieu en deux temps, d’abord du 16 au 25 juillet, en Bourgogne, entre la Caserne Bascule et Le Relais des futurs, ensuite du 23 août au 1er septembre en Midi-Pyrénées entre la Ferme légère et la Maison forte. Les candidats à la sobriété ne sont évidemment pas lâchés en pleine nature sans autre forme de programme. « On prépare l’aventure à partir d’ateliers, on pose le cadre de la coopération... », énumère Marie. A eux ensuite d’aller chercher des invendus pour manger et de trouver un hébergement, tout en résolvant les énigmes adressées par l’organisation au fur et à mesure d’un jeu qui mêle découverte touristique, prise de conscience écologique et sens du collectif.
L’inscription s’élève à 235€ par personne, à laquelle s’ajoute une « participation consciente » pour le travail réalisé par Marie, Anne et Lucille. Avec Transition Express, la Poitevine a le sentiment d’avoir « trouvé [s]a voie », le tout sans discours culpabilisant mais « avec de la joie ».
Plus d’informations sur opencollective.com/ehotransition.
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