Yves Jean dévoile son équipe

Yves Jean a présenté son équipe présidentielle en grande pompe hier après-midi devant trois cents personnes réunies à la Maison des étudiants, « un haut lieu de la vie étudiante ».

Romain Mudrak

Le7.info

Candidat déclaré depuis octobre dernier, le doyen de Sciences humaines et arts a volontairement tardé à présenter ses potentiels vice-présidents pour « se concentrer sur les sujets de fond ». Désormais, c'est fait. Parmi les dix-sept membres de l'équipe d'Yves Jean, on trouve pêle-mêle le professeur Frédéric Becq, spécialiste de la mucoviscidose, Emmanuelle Auras, directrice du service d'information et d'orientation de l'université, le conseiller général de gauche et professeur d'économie Xavier Moinier. Mais la plus grande surprise vient de la présence d'Isabelle Lamothe dans cette équipe. L'actuelle vice-présidente en charge des affaires culturelles ne cachait pas jusque-là son envie d'arrêter tout engagement à la tête de l'université. 

« Dysfonctionnements répétés »
Durant une heure et demie, Yves Jean a énuméré les différents articles de son projet en alliant humour et attaques acerbes contre les décisions de Jean-Pierre Gesson. Dès le début de son propos, il a évoqué les « dysfonctionnements répétés sur les heures complémentaires non payées et les créations de postes d'ATER ». Le candidat a également dénoncé « les discours de culpabilisation dans lesquels tout le monde coûte cher ». Enfin, il s'est élevé contre « la réduction de l'offre de formation répondant uniquement à une logique comptable ».

Seule la politique de relations internationales menée actuellement trouve grâce à ses yeux. Le doyen Jean a placé au cœur de sa stratégie « le rayonnement national et international des laboratoires poitevins ». C'est par ce point qu'il a débuté sa lettre d'intention envoyée à tous les personnels avant Noël.

« Gouvernance partagée »

Le « candidat normal », comme il se qualifie, veut « retisser du lien social entre les personnels qui se sont vu imposer beaucoup de choses ». Sur ce point, il veut séparer le service d'action sociale des ressources humaines car « on ne vient pas voir son employeur quand on a un problème avec sa hiérarchie ». Plaidant pour une gouvernance partagée, Yves Jean veut passer le nombre d'élus Biatss (1 300 personnes - 40% des salariés de l'UP) « de trois à cinq », comme pour les étudiants. Et pourquoi ne pas laisser aux personnels l'opportunité de suivre des cours à l'université ? Dans le nouveau programme, chacun disposerait de « vingt heures » à dépenser comme il le désire.

Dans la même idée, des cours pourraient être accessibles à tous les habitants curieux afin que « l'université s'ouvre sur la cité ».

Audit et indicateur de coût des formations
Pour une « meilleure visibilité », des contrats d'objectifs et de moyens pluriannuels seront conclus avec les composantes à l'horizon 2013. A la suppression de formations, lui répond mutualisation entre plusieurs facultés et même avec les autres universités membres du Pôle de recherche et d'enseignement supérieur. Un Pres qui « devra évidemment intégrer l'université de Tours ».

Parmi les mesures emblématiques annoncées hier après-midi, Yves Jean demande un « audit sur la situation financière » de l'UP et milite pour des « indicateurs financiers du coût des formations ».

Le « Learning center » remis en cause

Budget toujours, le candidat Jean a clairement remis en cause le projet phare de Jean-Pierre Gesson, le « Learning Center ». « Créer un lieu unique et central où les étudiants se retrouveraient est une idée du passé, a-t-il estimé. Le XXIe siècle est celui des réseaux. Par ailleurs, cette construction à 45M€ bloquerait tout nouvel investissement pendant huit ans. Quid du financement de la recherche et de la formation. »

Plus technique, « les enseignant-chercheurs non publiant ne seront plus punis en se voyant affecter des heures de cours supplémentaires » et le nombre d'heures complémentaires sera fixé « pour une année entière, sans exception injuste ».

Yves Jean veut « prendre le temps d'écouter tout le monde ». C'est pourquoi il tiendra plusieurs réunions publiques dans les facultés d'ici l'élection (20 mars). La prochaine aura lieu à l’IUT de Poitiers, mardi 14 février à partir de 10h. Le doyen détaillera son programme sur son site Internet qu’il devrait lancer le lundi 13 février.

À lire aussi ...