Innovation pédagogique : quel rôle pour Poitiers?

"Poitiers, capitale de l'Education nationale" ? La visite du ministre Jean-Michel Blanquer ce matin a levé quelques interrogations sur cette intention annoncée au lendemain de l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République.

Romain Mudrak

Le7.info

On en sait désormais un peu plus sur cette mystérieuse déclaration, répétée à plusieurs reprises par le ministre Jean-Michel Blanquer, voulant faire de Poitiers « la capitale de l’Education nationale ». En visite ce matin -pour la quatrième fois- sur la Technopole du Futuroscope, il était accompagné de l’ensemble du conseil scientifique de l’Education nationale (CSEN) présidé par le psychologue clinicien Stanislas Dehaene. Premier constat : les relations entre ce groupement d’experts et l’éditeur de contenus pédagogiques Canopé vont sérieusement se renforcer. « Un comité éditorial contribuera à l’accompagnement des expérimentations pédagogiques du CSEN en favorisant le lien entre les chercheurs et les enseignants, en créant et éditant des publications scientifiques mais également des formations en ligne comme des Mooc », a expliqué Jean-Marie Panazol, le directeur de Canopé.

"Connaissances scientifiques stables"

Les résultats de la recherche de pointe et les innovations pédagogiques en académies seront ainsi plus visibles. Une manière d’échanger plus facilement les bonnes pratiques. C’est en tout cas la promesse formulée par les deux partenaires. Des exemples précis de collaboration ont été cités ce matin. « Nous allons dégager ensemble des connaissances scientifiques stables, qui ont eu un effet jusque dans les classes. Ce qui marche et ce qui ne marche pas. Et vous allez nous aider à les diffuser, a indiqué Stanislas Dahaene. Avant de citer l’exemple de la « métacognition » : « Le fait de savoir comment fonctionne son propre esprit, comment on apprend est l'un des facteurs les plus importants pour les progrès scolaires, à la fois pour les enseignants, les parents et bien sûr, les enfants. Nous devons diffuser ces connaissances, y compris auprès des parents. Les aider à comprendre augmente considérablement l’impact des politiques scolaires. »

L'Ecole des cadres change de nom
Egalement située sur la Technopole du Futuroscope, l'Esenesr aura également un nouveau rôle à jouer au niveau national. Au-delà des chefs d’établissement et des inspecteurs de l’Education nationale, l’école des cadres de l’EN accueillera aussi, sur des moments précis, un plus large public de toute la France, membres de la communauté éducative, parents et autres curieux qui désireraient « mieux connaître le fonctionnement du système scolaire ». L’établissement en profite d’ailleurs pour changer de nom. Appelez-le désormais l’Institut des hautes études de l’éducation et de la formation (IHEEF).

Photo : Stanislas Dahaene (à gauche), président du conseil scientifique de l'Education nationale, au côté de Jean-Marie Panazol, directeur général de Canopé.

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